Lire en poche 2016

A Gradignan, la poésie et le poche font bon ménage

Marine Durand

A Gradignan, la poésie et le poche font bon ménage

Lors de la journée professionnelle du 12e salon Lire en poche de Gradignan (du 7 au 9 octobre), Véronique Ovaldé, directrice de la collection "Points. Poésie" et Alice Nez, assistante d'édition chez Gallimard notamment pour "Poésie/Gallimard", ont évoqué les spécificités de l'édition de poésie au format poche.

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Par Marine Durand, Gradignan
Créé le 07.10.2016 à 19h59

Format par excellence des best-sellers de fiction, le poche est aussi l'endroit où vit, de façon plus confidentielle, la poésie. Vendredi 7 octobre lors de sa journée professionnelle, le salon Lire en poche de Gradignan, dont la 12e édition se tient jusqu'au dimanche 9 octobre, a souhaité mettre à l'honneur deux collections de poésie au format poche: "Poésie/Gallimard", qui fête cette année ses 50 ans, et la plus jeune "Points. Poésie", créée il y a tout juste 10 ans.

Sur la scène de la médiathèque Jean Vautrin de Gradignan, Véronique Ovaldé, directrice de "Points. Poésie" et Alice Nez, assistante d'édition chez Gallimard notamment pour "Poésie/Gallimard", dirigée par André Velter, ont évoqué devant un parterre d'étudiants de l'IUT Métiers du livre de Bordeaux les problématiques propres à l'édition de poésie au format poche.

Faire évoluer le catalogue

Encore abondamment prescrite à l'école, la poésie classique constitue toujours les meilleures ventes du genre, "mais il est nécessaire d'être vigilant à toujours mettre à jour les dossiers universitaires proposés, notamment en actualisant les bibliographies, et en intégrant certaines découvertes sur la vie de l'auteur", a expliqué Alice Nez, après avoir rappelé brièvement l'histoire de "Poésie/Gallimard", la première collection de poche de la maison, qui compte des monuments tels que Guillaume Apollinaire, Yves Bonnefoy ou René Char.

Véronique Ovaldé, à la tête d'un catalogue beaucoup moins important de 95 titres, a de son côté souhaité rendre hommage à Lionel Destremau, commissaire général de Lire en poche et qui fut avant elle directeur de la collection "Points. Poésie", avant d'évoquer le tournant qu'elle a donné à la collection, "vers une certaine forme de prose, parce que c'est ce qui m'intéresse le plus dans la poésie actuelle", mais aussi la publication d'œuvres de musiciens, comme Léonard Cohen, Léo Ferré ou Lou Reed, ainsi que l'importance de publier la poésie en édition bilingue.

Anthologie et extraits d'œuvres

De l'avis des deux éditrices, l'anthologie reste l'une des valeurs sûres de l'édition de poésie en poche, avec pour vocation "d'être lue de manière plus informelle" selon Alice Nez", mais aussi de "proposer de la poésie de façon accessible, à des lecteurs qui n'iraient pas forcément vers des choses de maisons très pointues", a ajouté Véronique Ovaldé, évoquant l'anthologie de poésie haïtienne contemporaine de James Noël, parue en novembre dernier.
  
Alors qu'à sa création, on avait reproché au poche "d'être un petit objet consommable et jetable", selon Véronique Ovaldé, ce format qui reste dans la bibliothèque permet à la poésie "de devenir moins intimidante, et plus accessible", a souligné l'éditrice de Points, en annonçant la parution prochaine de deux recueils de Richard Brautigan, simultanément à la sortie de ses œuvres complètes au Castor Astral. 

Interrogées chacune sur l'avenir de leur collection, Alice Nez et Véronique Ovaldé ont évoqué quelques projets qui leurs tenaient à cœur pour la fin de l'année. La publication chez "Points. Poésie" de poèmes inédits de l'Américaine Laura Kasischke, plus connue en France pour son œuvre romanesque mais célèbre comme poète aux Etats-Unis, et la parution chez Gallimard du Chant des morts de Pierre Reverdy, dans une édition illustrée par des œuvres de Picasso. 

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