Quelle est votre ambition pour cette nouvelle collection ?
Albin Michel publie de l’imaginaire depuis longtemps, avec Maxime Chattam, Bernard Werber, Stephen King… Ou des œuvres très littéraires comme Les sables de l’Amargosa. Je souhaite pour ma part m’adresser au public spécifique de l’imaginaire, aux fans qui portent des tee-shirts bizarres comme les miens. Partir du cœur de cible, pour rayonner vers le grand public et le toucher. Je veux assumer l’imaginaire, avec des vaisseaux spatiaux en couverture, des dragons, des cités flottantes… Nous prévoyons dix à douze titres par an, dont les premiers sortiront avant les Utopiales 2018.
Que pensez-vous de la mobilisation collective pour mieux valoriser le genre ?
Je ne pense pas que l’imaginaire ait besoin d’être légitimé. Au cinéma, en série télé, en BD, c’est la culture dominante. Ça ne l’est pas en littérature, du moins en France. Mais le lectorat existe, les succès de romans ambitieux et indubitablement littéraires comme La horde du contrevent ou Gagner la guerre en sont la preuve flagrante.
Pour vous, l’imaginaire littéraire n’est donc pas en crise ?
C’est le contraire : il est dans une telle dynamique qu’il ambitionne maintenant de briser les derniers murs encore dressés sur son chemin. Si vous doutez de sa vitalité, venez aux Utopiales. Dix ou quinze fois plus de public payant que dans une Worldcon américaine. Et ça se passe chez nous !