Essai/Russie 16 mai Julian Semenov

On le présente comme le Simenon russe. Sans doute parce qu'il connaissait le père de Maigret et que, comme lui, il a le sens des atmosphères. Très populaire en Russie, Julian Semenov (1931-1993) reste pourtant peu connu en France, sauf pour cette fameuse Taupe rouge. Paru en 1973 aux éditions du Progrès sous le titre Dix-sept flashes sur le printemps, puis en 1981 au Fleuve noir sous le titre Complot Himmler, ce roman retraduit et annoté met en scène Maxime Issaiev, alias le Standartenführer SS Max von Stierlitz. Cet agent des services secrets soviétiques infiltré chez les nazis réussit à obtenir leur confiance afin d'avoir accès au contenu des négociations secrètes qu'Himmler et Bormann mènent avec les Alliés en vue d'un armistice dans le dos de Moscou.

La qualité de l'ouvrage tient dans sa documentation de première main-Semenov a sans doute un peu travaillé pour le KGB-, la qualité des dialogues et la psychologie des personnages, qui évite tout manichéisme. On parle beaucoup, mais pas pour dire n'importe quoi. Ces dix-sept derniers jours de la Seconde Guerre mondiale sont l'occasion pour Semenov de montrer la chute d'un régime qui se sait perdu. Un auteur à redécouvrir.

Julian Semenov
La taupe rouge - Traduit du russe par Monique Slodzian - Préface de Zakhar Prilepine
Éditions du Canoë
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 23 euros ; 480 p.
ISBN: 9782490251070

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