Jeunesse

Fifi Brindacier, toujours moderne

1 - La maison de Fifi Brindacier (Pipi Langstrumpf) au musée Junibacken. 2 - Fifi Brindacier dans les rayons de la librairie du Junibacken. 3 - La table de travail d’Astrid Lindgren dans son appartement de Stockholm. - Photo Claude Combet/LH

Fifi Brindacier, toujours moderne

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Par Claude Combet
avec Créé le 12.06.2015 à 02h03

Les aventures de Fifi Brindacier (Pippi Langstrumpf en VO), imaginées par la Suédoise Astrid Lindgren (1907-2002), font partie du patrimoine de la littérature jeunesse. Mais la subversive héroïne, qui fête ses 70 ans en 2015, continue d’évoluer. Elle connaît sa première adaptation en bande dessinée avec trois albums, annoncés pour le 7 octobre par son éditeur français, Hachette Jeunesse, en même temps qu’une version colorisée de l’intégrale des trois romans (Fifi Brindacier, Fifi princesse et Fifi à Couricoura) parue en 2007.

Malgré son grand âge, Fifi s’est encore récemment retrouvée au cœur d’une polémique, en Suède. L’usage du terme "roi des nègres" a été jugé politiquement incorrect, amenant les héritiers d’Astrid Lindgren à corriger le texte original en "roi des mers du Sud". "Mais c’est le seul mot que nous avons touché, assure Johan Palmer, son arrière-petit-fils, qui veille sur l’œuvre avec sa famille. Pour le reste, nous avons les notes d’Astrid Lindgren. " Vendues à 66 millions d’exemplaires, dont 600 000 en France, traduites en 65 langues, adaptées en films et en séries télévisées, les aventures de Fifi, écrites entre 1944 et 1948, ont connu des fortunes diverses selon les pays. Certains traducteurs jugeant Fifi beaucoup trop insolente n’ont pas hésité à en édulcorer le texte. La première traduction en français, en 1951 en "Bibliothèque rose", lui fait d’ailleurs porter un poney au lieu d’un cheval, et il y manque un tiers du texte. A la demande d’Astrid Lindgren, qui parlait le français, Hachette Jeunesse a publié en 1995 de nouvelles traductions d’Alain Gnaedig (le "roi des nègres" est devenu "roi des cannibales"), lequel a aussi retraduit Emil en 2008 (dont Les farces d’Emil, à paraître au Livre de poche Jeunesse le 15 juillet).

Le ministère de la Culture suédois profite de l’anniversaire pour promouvoir la lecture et l’œuvre de la romancière. Dans son pays, Astrid Lindgren incarne le respect de l’enfant (elle a suscité la première loi au monde contre les châtiments corporels), et les valeurs féministes. Maison d’édition (Salikon), prix Alma (décerné en 2015 à l’association sud-africaine Praesa), musée Junibacken, parc d’attractions… son œuvre est bien vivante. Jusqu’au Japon, où le Studio Ghibli et le fils Miyazaki ont adapté Ronya, dont on attend la diffusion. Claude Combet

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