Festival de Cannes : les adaptations n'ont pas convaincu

Jean-Louis Trintignant dans Amour de Michael Haneke

Festival de Cannes : les adaptations n'ont pas convaincu

Un paradoxe : toujours aussi nombreuses, que ce soit au marché ou dans les salles, les adaptations présentées au Festival ont reçu un accueil mitigé. Avec une exception, celle d'Ernest et Célestine.

Par Vincy Thomas,
avec vt, de cannes Créé le 15.04.2015 à 20h04

Le 65e Festival de Cannes s'est achevé hier, avec la pluie - star récurrente de cette édition - au rendez-vous. Le palmarès du jury présidé par Nanni Moretti a récompensé six oeuvres, tous issus de scénarios originaux.

Amour, le très beau film de Michael Haneke, sur la fin de vie d'un couple, a reçu la Palme d'or. La plupart de ses récentes oeuvres, notamment sa précédente Palme d'or, Le ruban blanc, a fait l'objet de publications. Si pour l'instant rien n'est prévu à l'occasion de sa sortie en salles le 24 octobre prochain, notons que Le cherche Midi vient d'éditer il y a deux semaines Du côté d'Uzès : entretiens avec André Asséo, où l'acteur principal du film, Jean-Louis Trintignant revient notamment sur la douleur d'avoir perdu tragiquement sa fille, Marie, qui l'avait conduit à déserter le cinéma. Dans ce livre, il évoque également son handicap face à la maladie d'aujourd'hui, qui l'empêche souvent de monter sur les planches.

Cette deuxième partie de Festival a été l'occasion de découvrir de nombreuses adaptations très attendues : Cogan l'amour en douce, thriller cynique et efficace adapté de L'art et la manière de George V. Higgins (Michel Lafon) ; Sur la route, de Walter Salles, d'après le roman de Jack Kerouac ; The Paperboy, polar sulfureux raté de Lee Daniels, d'après un roman de Pete Dexter (L'Olivier) ; Cosmopolis, vision glaciale et bavarde du livre de Don DeLillo (Actes Sud) signée David Cronenberg ; ou enfin Thérèse Desqueyroux, le dernier film de Claude Miller, très classique transposition du roman de François Mauriac (Grasset). Pour certains de ces films, l'accueil des critiques a été mitigé. Certains, comme le Daniels et le Cronenberg, ont même été violemment rejetés.

Cannes se consolera avec le succès public de De rouille et d'os de Jacques Audiard, qui avait transposé le recueil de Craig Davidson (Albin Michel).


Deux films d'animation

Ce fut aussi l'occasion de découvrir deux films d'animation très attendus en avant-première mondiale.

Le Magasin des suicides, d'après le roman de Jean Teulé (Julliard), comédie musicale et morbide de Patrice Leconte, a été présenté dans le cadre de la sélection officielle. La fin a été transformée pour ne pas effrayer les plus jeunes. La version BD du roman sortira chez Delcourt en septembre, signée Olivier Ka et Domitille Collardey. Les éditions Prisma ont également prévu de publier un livre autour des coulisses du film, en plus de l'histoire et d'images inédites.

Cependant, c'est du côté de la Quinzaine des réalisateurs qu'une adaptation a créé la surprise : Ernest et Célestine, de Stéphane Aubier, Vincent Pater et Benjamin Renner. Lors de la présentation mercredi dernier, Daniel Pennac, scénariste du film, a raconté les origines du film « Voilà comment ça a commencé. Ce sont des petites histoires que racontaient dans le temps Gabrielle Vincent. Et puis un jour, on m'a demandé de raconter toutes ces histoires en une seule histoire. Alors je leur (aux réalisateurs, ndlr) ai donné mon histoire en leur disant : c'est à votre tour de la raconter. » Cela donne l'un des films les plus louangés du Festival, aussi exquis que délicat, jamais mièvre et souvent inspiré visuellement. Il sort en salles le 12 décembre prochain. Son succès éventuel pourrait relancer, à la veille des fêtes, les ventes de la série publiée chez Casterman.

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