Mille et une nuit

« Un des enjeux pour l’avenir de cette collection est son exploitation en ePub. » Sandrine Palussière, Mille et une nuits- Photo OLIVIER DION

Sandrine Palussière - S’imposer n’a pas été évident. En 1993, le lancement commercial avait été très fort. Ensuite, une large concurrence s’est développée sur ce segment de marché neuf. Mille et une nuits, petite maison indépendante [reprise par Fayard en 1999, NDLR ], a vu surgir des acteurs comme Librio, qui a depuis pris une option plus scolaire et grand public, ou « Folio 2 euros », après que Gallimard est revenu sur ses déclarations initiales. Nous sommes restés atypiques. D’autres compétiteurs sont arrivés, comme Allia, avec des prix différents. Nous n’avons cessé de proposer des textes et des angles éditoriaux originaux. Nos très bons titres ont été repris par d’autres maisons, c’est le revers du succès. Mais nous avons résisté. Beaucoup de nos compétiteurs prédisaient notre disparition. Vingt ans après, nous sommes toujours là ! Nous faisons des propositions que l’on ne trouve pas chez d’autres, comme Michael Kohlhaas d’Heinrich von Kleist, pour le film d’Arnaud des Pallières, ou La vie est une fumée de Félix Vallotton en octobre pour l’exposition au Grand Palais.

Il n’y a que 5 à 10 % d’inédits. Les classiques sont majoritaires, mais nous n’utilisons aucune édition existante et faisons toujours du neuf. En octobre, nous publions une édition par Denis Kambouchner de 4 lettres de Descartes et Pierre Chanut. Leur échange épistolaire n’a jamais été mis en scène de cette façon. J’estime que dans le marché du poche, en particulier dans le domaine du fonds patrimonial, l’éditeur doit faire une proposition de lecture. De nombreux textes étant accessibles sur Internet, l’éditeur ne peut pas être un photocopieur. Il faut proposer un angle intelligent avec un appareil critique pour éclairer la lecture.

C’est une économie très serrée. Nous rémunérons le postfacier, qui nous fait l’édition. Les titres du catalogue bénéficient d’une exploitation longue. Chaque mois, on réimprime une vingtaine de titres, de façon à maintenir en circulation le plus grand nombre de titres de notre fonds.

Un des enjeux est l’exploitation en ePub. La « Petite collection » a bénéficié d’une numérisation massive : après trois ans de travail, environ deux tiers du catalogue sont disponibles en format numérique, à des prix légèrement inférieurs à ceux du papier. A titre personnel, je pense que l’on pourrait imaginer des formules d’abonnement, car il y a une grande fidélité à la « Petite collection » et à ses publications régulières.

Propos recueillis par Catherine Andreucci

Parus le 4 septembre : Devinaigrette. Méli-mélo de mots valises d’Alain Créhange, Le meilleur des insultes et autres noms d’oiseaux de Jean-Paul Morel, L’art du bonheur selon les philosophes de Christophe Salaün et Des mots d’amour de Jérôme Vérain.

Pour les 20 ans de la « Petite collection », Fayard propose aux librairies des présentoirs métalliques, offre un carnet pour l’achat de 3 titres et a noué un partenariat avec l’hebdomadaire Marianne.

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