À 100 ans, le groupe Eyrolles se renforce le champ des sciences humaines et sociales et annonce pour février le lancement d'une nouvelle collection de non-fiction dédiée à l'histoire.
Cette collection baptisée « 50 objets racontent » explore des périodes et figures historiques par les meilleurs spécialistes, avec un traitement original – les objets – qui fait la part belle à l’image.
Virage éditorial
« Nous voulions créer une collection qui reflète la richesse des échanges entre disciplines, notamment entre la littérature et les sciences sociales, qui trop souvent restent cloisonnées », explique à Livres Hebdo Elisabeth Fisera, responsable d’édition chez Eyrolles, arrivée il y a un an d’Alisio (Leduc - Albin Michel) pour orchestrer ce virage éditorial.
À la tête de cette collection on retrouve l’éditeur Alexandre Maujean, ancien de chez Tallandier, pour diriger la série d’une demi-douzaine d’ouvrages prévus par an. « L’un des plus grands défis est de rendre accessibles des thématiques complexes sans jamais les simplifier au point de les dénaturer », explique-t-il.
Un marché de l’histoire porteur
Chaque beau-livre de la collection sera proposé au prix de 21,90 euros et évoquera une période de l’histoire à travers une cinquantaine d’objets et près d’une centaine de photos. « Nous avons fait un effort grâce à notre service de fabrication qui travaille sur de nombreux formats et nous permet de ne rien nous interdire sur ce sujet-là », explique Elisabeth Fisera, consciente d’intégrer un marché déjà bien mature mais développant une bonne dynamique, selon les données GFK analysées par la maison d’édition.
Il y a deux ans déjà, le groupe avait lancé en fiction une collection sur les personnages historiques, qui n’a pas rencontré son public.
Pour lancer cette nouvelle collection, deux ouvrages paraitront en février, sur l’histoire de la Collaboration et celle de la Révolution. Suivront la Préhistoire et la Bretagne en septembre et octobre prochains.
« Rigueur scientifique et créativité littéraire »
« Il y a toujours une crainte que ce type de projet soit perçu comme trop élitiste ou intimidant, relève Alexandre Maujean. C’est une barrière que nous devons surmonter en rendant accessibles des thématiques complexes sans jamais les simplifier au point de les dénaturer. » Les deux porteurs du projet comptent sur des auteurs experts et reconnus, capables « de naviguer entre rigueur scientifique et créativité littéraire », fait part Elisabeth Fisera.
Les premiers titres sont signés Dominique Veillon, experte de la Seconde Guerre mondiale et directrice de recherche honoraire au CNRS, ou encore Jean-Clément Martin, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour la Révolution.
Ce lancement entre dans la stratégie du groupe de devenir une référence en sciences humaines et sociales à plusieurs niveaux, et notamment en poche où les droits de plusieurs essais ont été achetés, dont La guerre sépare ceux qui s'aiment (1939-1945) de Dominique Missika, paru chez Grasset en 2001.
