Le sikhisme est une religion apparue au XVI^e siècle dans la région du Pendjab, au nord-ouest de l'Inde, codifiée par Nanak (1469-1539), théologien, poète et musicien, qui en devint le premier gourou. Sa doctrine, un syncrétisme entre l'hindouisme et l'islam, qu'il a mise en forme en 1604 dans l'Âdi Granth, le Livre sacré, lequel comprend, sur 1 450 pages, 5 814 hymnes chantés, dont certains dus à des précurseurs, comme le fameux Kabîr. Dans cette religion sans images ni prêtres, égalitariste, pacifiste (en théorie, en fait les sikhs furent de sacrés guerriers), opposée au système hindou des castes, on croit en un Dieu unique, incarnation de la Vérité éternelle, on doit se conduire irréprochablement jusqu'au mukti, la délivrance finale au terme de toutes ses vies, et l'on révère les Gourous (dix, jusqu'au dernier, Gobind Singh, mort en 1708). Après, c'est le Livre lui-même, appelé Gourou Grant Sâhib qui les a remplacés, vénéré dans chacune des liturgies qui se déroulent dans tous les gourdwârâ. Car, dès la conquête anglaise du Pendjab en 1849, les sikhs ont migré dans le commonwealth, puis même en France. Il existe un important gourdwârâ à Bobigny. Sewa Singh Kalsi explique tout cela clairement, à travers des données concrètes. Par exemple que tous les hommes sikhs se nomment Singh (« Lion »), toutes les femmes Kaur (« Princesse »), pourquoi ils ne doivent se couper ni cheveux ni barbe etc.

Les sikhs sont environ 30 millions dans le monde, dont 20 en Inde. Certains rêvent d'un Khalistan indépendant, sécession inacceptable pour les Indiens. C'est parce qu'elle s'y était opposée et avait fait massacrer des sikhs au Temple d'or d'Amritsar qu'Indira Gandhi fut, en 1984, assassinée à Delhi par deux sikhs de sa garde personnelle. Au nom de Dieu. Jean-Claude Perrier