Rentrée littéraire 2021

Entre valeurs sûres et textes novateurs, les primo-romanciers étrangers à ne pas manquer

Rosa Maria Unda Souki - Photo Olivier Dion

Entre valeurs sûres et textes novateurs, les primo-romanciers étrangers à ne pas manquer

Dès leur premier ouvrage, leur écriture a traversé les frontières pour être traduite et publiée en France. Livres Hebdo esquisse quelques traits de la rentrée étrangère spéciale premiers romans.

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Par Pauline Gabinari,
Créé le 21.07.2021 à 17h02

Malgré une diminution de 24,5 % du nombre de romans étrangers par rapport à 2019, les maisons sont nombreuses cette année à miser sur des primo-romanciers. Parmi elles, de grands groupes comme Fayard, Gallimard ou Grasset, mais aussi des maisons plus confidentielles telles que Tusitala et Faubourg Marigny.

Valeurs sûres

Qui dit primo-romancier ne dit pas forcément inconnu. Fayard publiera le premier roman du réalisateur multirécompensé Quentin Tarantino le 25 août. L’ouvrage, intitulé Il était une fois à Hollywood, est une adaptation libre de son film homonyme sorti en 2019. En août 2021, sort également en France le Booker Prize 2020, Shuggie Bain. Écrit par Douglas Stuart, l’ouvrage raconte l’histoire d’un garçon solitaire vouant un amour inconditionnel à sa mère alcoolique. Cette grande fresque de vies ordinaires ravagées entre amour, frustration, addiction et autodestruction est tirée à 10 000 exemplaires par Globe.

Au temps des requins et des sauveurs (Gallimard, 26 août) conte le récit d’un petit garçon habitant sur l’île d’Hawaii. Alors qu’il est miraculeusement sauvé par un requin blanc, il développe des dons de guérisseur. Kawai Strong Washburn, son auteur, a été récompensé pour cette histoire par le prix PEN/Hemingway du premier roman et le Minnesota Book Award. Salué par la critique, l’ouvrage s’est retrouvé l’année dernière sur la liste de lecture de Barack Obama et parmi les coups de cœur de la présentatrice Oprah Winfrey.

Tout comme son compatriote, le roman de Cherie Jones, Et d’un seul bras la sœur balaie sa maison (Calmann-Lévy, 18 août), fait partie des coups de cœur d’Oprah Winfrey. Il a été remarqué par le Los Angeles Times, le New York Times et le Washington Post, qui reconnaissent dans ce livre le récit lumineux de deux femmes dont les vies s’effondrent. L’ouvrage est en lice pour le Women’s prize for fiction 2021.

Intérieur de Ce que Frida m'a donné, Rosa Maria Unda Souki

Textes novateurs

Quelques primo-romanciers tentent l’originalité avec des textes aux formes audacieuses. On peut y retrouver le long monologue de l’agente littéraire anglaise Katharina Volckmer, qui publie son premier roman chez Grasset le 18 août. Jewish cock se déroule dans un cabinet médical. Les jambes écartées pour permettre à son médecin d’y voir plus clair, une trentenaire se lance dans un discours sans fin. Usant du comique, du sarcasme, de la provocation et du malaise, l’autrice propose d’entrer dans la tête confuse d’une jeune femme empreinte de doutes.

L’artiste peintre vénézuélienne Rosa Maria Unda Souki tentent également d’explorer d’autres voies à travers la forme hybride du carnet de croquis. Dans Ce que Frida m’a donné (Zulma, 26 août), elle retrace son expérience au couvent des Récollets en mêlant texte dactylographié, écriture manuscrite, croquis et peintures.

C'est enfin le cas du premier roman Les prophètes (Grasset, 1er septembre), Robert Jones Jr., héritier littéraire de James Baldwin et de Toni Morrison. Dans ce récit dense aux multiples influences, il raconte l'histoire de Samuel et Isaiah, esclaves amoureux qui cherchent à échapper à la violence qui règne sur leur plantation. Leur union interdite va déchaîner les colères de ceux qui se protègent dans la foi et les trahisons amèneront immanquablement à la tragédie... L'auteur aborde ainsi la condition noire et la sexualité, mais aussi la souffrance indicible des enchaînés, la force des lignées de femmes incarnant les traditions ancestrales et l'espoir des générations à venir.

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