Quatre artistes-auteurs sur dix ont déjà utilisé des IA générative (type ChatGPT), deux sur dix les considèrent comme une opportunité et six sur dix considèrent leur essor comme une menace pour leur activité professionnelle. Se sentent plus particulièrement menacés les illustrateurs et traducteurs. Pire que le sentiment d'insécurité, 16 % des interrogés constatent un effet délétère de ces robots sur leur activité.
Tels sont les principaux enseignements de l’enquête de la Société des gens de lettres (SGDL) et de la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP), basée sur les réponses de 1 614 artistes-auteurs de l’écrit et des arts visuels, rendue publique ce 27 septembre.
Un outil pour s'en prémunir
Non seulement ces outils capables de générer des idées, des traductions, des visuels ou des réponses à partir d’une simple question peuvent concurrencer l’activité de ces professionnels, mais ils s’en nourrissent aussi illégalement. « Le décret du 23 juin 2022 qui découle de la directive européenne de 2019 sur le droit d'auteur précise que les titulaires de droits peuvent s’opposer à ce que les IA génératives fouillent leurs œuvres. Mais aucun outil ne permet de le faire ! Nous avons écrit à ChatGPT pour faire appliquer ce droit d’opposition, mais sans garantie d'avoir été entendus », rapporte Patrice Locmant, directeur général de la SGDL.
Début 2025, la SGDL proposera un outil qui permettra de cocher clairement les œuvres qu’une IA à finalité commerciale n’a pas le droit de d'utiliser. Une fonctionnalité qui viendra compléter celles déjà proposées sur le portail Hugo, plate-forme de dépôt numérique et de protection des œuvres de la Société des Gens de Lettres.
Selon cette nouvelle étude, quelque 65 % des artistes-auteurs sont opposés à l’exploitation de leurs œuvres par les logiciels d’IA, même contre rémunération.