CRÉATION

« L'écriture est arrivée par accident. » Après le lycée, Kev opte pour la littérature jusqu'au doctorat à l'université de Montréal, suivant un parcours à la fois de recherche et de création littéraire, d'où est issu Que notre joie demeure. « J'ai découvert qu'il y avait en moi une urgence de dire quelque chose. » Kev trouve davantage sa place, sa voix, dans les cours de création que dans la théorie.

RÉVOLTE

Ses livres fonctionnent sur le contraste, le conflit, l'opposition. La colère, l'agressivité, la révolte sont des humeurs que l'on retrouve dans chacun de ses romans. Entre ses différents ouvrages, on distingue un mouvement qui va de l'extériorité, du groupe social, à l'intériorité, la vie intérieure, l'introspection. Que notre joie demeure a dessiné cette transition.

AU FÉMININ

Entre le roman lauréat des prix Médicis et Décembre 2023 et Les sentiers de neige, Kevin est devenu Kev. Kev ne s'identifie pas comme un homme ni complètement comme une femme. « Je fais une transition, mais je ne sens pas un besoin fort de me définir par rapport aux catégories de genres. » Ces questions, ce sont aussi celles que se pose le personnage de Zoey dans son nouveau roman, qui alterne entre les identités et finit par s'autoriser à se mouvoir entre elles.

UNIVERS

« J'ai toujours besoin de me déplacer, de changer d'univers de livre en livre. » Dans son premier roman publié en France, Querelle, Kev explore la classe ouvrière. Dans le suivant, celle des patrons et des ultrariches. Ce nouveau roman investit l'univers des enfants et les imaginaires des jeux vidéo, des littératures populaires, de la fantasy. Le monde de Narnia, La quête d'Ewilan, Harry Potter... Kev renoue ici avec ses premières lectures. « Ce sont des imaginaires de la fuite, des œuvres compensatoires qui ont marqué les années 1990-2000. »

ENFANCE

À travers ce nouveau livre, Kev Lambert illustre la manière dont la parole des enfants est encore aujourd'hui si peu considérée. L'infans, « celui qui ne parle pas », n'a pas de place au sens politique. Kev explore « leurs réactions aux formes de violence, d'exclusion » et la manière dont leur parole est « assourdie par une espèce de prétention des adultes ». Expliquant : « Leur propre vie intérieure se construit, négocie avec ces douleurs-là, ces souffrances-là : le fait d'être dans une famille qu'on n'a pas choisie, de se sentir différent.e dans cette famille. »