Petite dernière. La place de petit dernier n'est pas toujours facile à assumer. Sur son île, Nyanya est la plus petite du groupe d'enfants. Les grands ne sont jamais à court d'idées pour lui laisser le mauvais rôle. Tiens, aujourd'hui justement, ils la transportent dans une brouette pour l'emmener on ne sait où. Puis s'amorce une partie de cache-cache. Esseulée, la fillette cherche une bonne cachette sur l'île. Hélas, les grands ne la cherchent même pas... Tout ça pour ça ! Soudain elle voit une étrange lueur dans le ciel. Une soucoupe volante ! Un grand bébé tout rose et sanglotant en sort. Nyanya doit s'y connaître en consolations parce que très vite les pleurs du martien junior se transforment en rires. Bon enfant, Grand bébé accepte même de jouer aux petits chats, le jeu préféré de Nyanya auquel les grands n'ont jamais daigné s'adonner. Mais la nuit tombe, il est l'heure de rentrer à la soucoupe. Après cette rencontre miraculeuse, Nyanya n'est plus comme avant. Les nigauds de grands la regardent enfin d'un autre œil. À présent, c'est respect Mademoiselle Nyanya !

On aime la touche fantastique de cette histoire et son texte elliptique. Les illustrations au trait d'encre, à l'aquarelle et aux encres colorées sont oniriques et fascinantes. Dernier point rigolo, le grand bébé venu de l'espace a une tête d'humain alors que Nyanya et ses pairs ont une tête d'ampoule ! N'y voyez aucune métaphore : Émilie Seron déclare s'être inspirée d'une ampoule de Noël ancienne pour dessiner son personnage. Lumineux !