Donald Westlake est décédé à l'âge de 75 ans, a rapporté vendredi 2 janvier le New York Times, citant son épouse Abigail Westlake. Il a été victime d'une crise cardiaque alors qu'il se rendait à un dîner de réveillon à Mexico où il passait ses vacances, a indiqué Mme Westlake.
Né à New York le 12 juillet 1933, Donald Westlake a publié son premier roman Le Zèbre (Presses de la cité) en 1960. Tapant à la machine à écrire, il était très prolifique, publiant 35 titres rien que dans les années 60. Il publiait non seulement sous son propre nom, mais aussi sous plusieurs pseudonymes, en raison de la méfiance que suscite un auteur qui écrit trop vite: Richard Stark, Tucker Coe, Samuel Holt, Edwin West, Curt Clark, Sheldon Lord ou Timothy J. Culver.
En 2007, il avait indiqué dans une interview avoir écrit 104 livres, mais son site internet en répertorie 86. Son prochain ouvrage, Get Real, devait être publié en juillet 2009 aux Etats-Unis. En France, de nombreux polars n'ont pas encore été traduits. Son éditeur français, Rivages, fait paraître Envoyez les couleurs le 11 février 2009.
Westlake c'est aussi le cinéma. Depuis Le point de non retour de John Boorman en 1967, qui l'a rendu incontournable, quinze de ses romans ont été adaptés à Hollywood et en Europe, notamment The Hot Rock avec Robert Redford ou Payback avec Mel Gibson. En France, Le Couperet a été brillamment transposé par Costa-Gavras. Il a également écrit huit scénarios, dont l'un, Les arnaqueurs de Stephen Frears qui a été nommé aux Oscars.
Il racontait qu'il était moins intéressé par la vérité historique que par l'action et les personnages: il comparait les recherches menées par un auteur pour un livre à des "sables mouvants": "Vous pouvez vous noyer dans la recherche et on n'entend plus jamais parler de vous".
Westlake confiait qu'il n'y avait aucun conseil à donner pour écrire un bon roman policier. Lorsqu'il débutait une histoire, il n'avait qu'un titre, une scène d'ouverture et un ou deux personnages. Le reste suivait. "Si vous savez ce que vous allez faire à l'avance, cela ne marche pas. Ce sont les surprises qui surviennent au fur et à mesure qui rendent l'histoire intéressante."