Décès

Disparition de l'historien Pierre Laborie

Pierre Laborie - Photo copie d'écran/Mondes sociaux

Disparition de l'historien Pierre Laborie

Spécialiste de la période de l’Occupation, l’historien Pierre Laborie s’est éteint le 16 mai à l’âge de 81 ans, laissant derrière lui une dizaine d’essais dont Le chagrin et le venin (Bayard, 2011).

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Par Pauline Leduc
Créé le 19.05.2017 à 20h23

Historien des années trente et quarante, Pierre Laborie est décédé mardi 16 mai à l'âge de 81 ans. Il a travaillé durant toute sa carrière sur les phénomènes d'opinion et les représentations collectives et laisse derrière lui une dizaine d'essais.

Né en 1936, il fut d’abord professeur de lycée, puis d’école normale avant d’entamer en 1978 sa carrière universitaire à Toulouse 2 – Le Mirail. C’est là qu’il soutient la thèse qui donna lieu à sa première publication en 1980, Résistants, Vichyssois et Autres (Editions du CNRS). Son ouvrage L’opinion française sous Vichy, édité au Seuil en 1990, finira de l’asseoir comme un spécialiste reconnu de la période de l’Occupation, de la Résistance et de Vichy. Dans cet essai, Pierre Laborie passe au crible les idées reçues sur l’opinion publique des années 1940-1944 mettant en lumière sa complexité et l’impossibilité, donc, de cloisonner les différentes positions.
 
Décortiquer les idées reçues
 
Dès 1998, l'historien intègre l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) comme directeur d'études. S’en suivront notamment Les Français des années troubles : de la guerre d’Espagne à la Libération (Desclée de Brouwer, 2001), Penser la défaite, en collaboration avec Patrick Cabanel, (Privat, 2002), Les mots de 39-45 (Presses universitaires du Mirail, 2006), Ils ont su dire non: paroles de résistants, en collaboration avec François Icher (La Martinière, 2008).

En 2011, il signe chez Bayard son titre le plus célèbre, Le chagrin et le venin. A rebours des idées reçues, il y décortique les ressorts du discours prétendant que les Français, dans leur majorité, ont fait preuve d’attentisme et d’indifférence face aux minorités persécutées durant l'Occupation. L’ouvrage est paru en 2014 dans une nouvelle édition mise à jour chez Gallimard (Folio/Histoire).
 
L’historien a aussi participé à de nombreux ouvrages collectifs comme Ecrire sous l’occupation ( Presses Universitaires de Rennes, 2010), Dictionnaire historique de la résistance ( Robert Laffont, 2006) ou encore La France des années noires ( Seuil, 1993).

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