Affiches, costumes, scénarios, correspondances, rushes, contrats, livres, manuscrits... Les archives du film Les Enfants du Paradis seront montrées au public par la Cinémathèque française (51 rue de Bercy, Paris 12e) du 24 octobre au 27 janvier.
Tourné pendant l'Occupation et sorti en 1945, le film de Marcel Carné met en scène le milieu des funambules parisiens dans les années 1830 et l'histoire d'amour entre Garance - jouée par Arletty - et le mime Baptiste incarné par Jean-Louis Barrault.
Le catalogue de l'exposition, Les enfants du paradis: Marcel Carné, Jacques Prévert sous la direction de Laurent Mannoni et Stéphanie Salmon, a été publié le 18 octobre, coédité par les éditions Xavier Barral et la Cinémathèque française (264 p., 48 euros).
Pour découvrir le réalisateur du film Marcel Carné, mort en 1996, on pourra lire Marcel Carné, 1906-1996: le môme du cinéma français par David Chanteranne, à paraître le 15 novembre chez Soteca.
Gallimard édite Les enfants du paradis, le scénario original: une nouvelle transcription; l'auteur du scénario est en effet Jacques Prévert. Le livre paraîtra le 9 novembre.
Prévert, Carné, Arletty
Il est possible de retrouver le cercle d'amis qui a participé au film - Prévert, Carné, Arletty - grâce au livre L'amitié selon Prévert où Carole Aurouet présente des textes et dessins de fleurs de Prévert relatifs à ses amis. Il est paru le 10 octobre aux éditions Textuel.
Des entretiens avec l'actrice Arletty ont été publiés le 12 septembre aux éditions La Tour verte sous le titre Arletty, paroles retrouvées. Dans ces entrevues réalisées en 1984 avec le journaliste Robert de Laroche, Arletty se confie sur sa carrière au théâtre et au cinéma.
Filmé sous le régime de Vichy, le long-métrage Les Enfants du Paradis a pu être réalisé en dépit des règles en vigueur à cette époque. Alors qu'il était interdit de tourner des films de plus de 2750 mètres de pellicule, Marcel Carné obtient une dérogation et Les Enfants du Paradis en comprend 5000. Le réalisateur réussit aussi à contourner un autre problème: l'interdiction de tourner de nuit. Le régime de Vichy l'a plusieurs fois sauvé, notamment quand les Allemands ont voulu s'emparer des studios de la Victorine où il se tournait.
Le contexte de son tournage fait écho à L'héritage de Vichy: ces 100 mesures toujours en vigueur par Cécile Desprairies, publié le 3 octobre chez Armand Colin. L'auteure y recense les décisions prises par le régime de Vichy en vigueur aujourd'hui, telles que l'accouchement sous X, l'Ordre des médecins, la cantine d'entreprise ou la carte d'identité obligatoire. On peut y rajouter, paradoxalement, le plus grand film de l'histoire, selon les critiques à l'occasion du centenaire du cinéma, en 1995.