MISSION

Frédéric Mitterrand à la tribune des Rencontres nationales de la librairie, à Lyon en mai 2011.- Photo OLIVIER DION

Annoncée le 14 décembre et installée début janvier, la Mission sur l'avenir de la librairie a remis, mercredi 14 mars, son rapport au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Composée de deux hauts fonctionnaires, Bruno Parent et Marc Sanson, de deux libraires, Matthieu de Montchalin (président du SLF et patron de L'Armitière à Rouen) et Colette Kerber (Les Cahiers de Colette à Paris), d'une éditrice, Teresa Cremisi (Flammarion) et d'un écrivain, Alexandre Jardin, elle a formulé, selon Frédréric Mitterrand, "des propositions réalistes et stimulantes pour soutenir et accompagner le développement du secteur de la librairie à moyen et à long terme ».

Parmi celles-ci figure "la création, par l'interprofession, d'un fonds de soutien conjoncturel, abondé par une taxe sur la facturation des commandes » des libraires. Visant à répondre aux besoins en trésorerie exceptionnels, rencontrés par les libraires, ce fonds sera financé, à proportion du volume de leur activité, par tous les acteurs du secteur, "y compris les opérateurs de la vente en ligne qui ne sont pas établis sur notre territoire ». Dans la foulée, le rapport préconise "l'interdiction aux acteurs de la vente en ligne d'intégrer le montant des frais de port dans le prix public de vente des livres ». Il s'agirait donc d'interdire le fameux franco de port sur les livres qui fait débat depuis près de dix ans et qui, malgré les batailles juridiques, est toujours en vigueur. Reste à savoir quels seront cette fois les moyens utilisés pour empêcher cette pratique.

De manière plus pragmatique, le rapport appelle à un renforcement du rôle de la commission de suivi des usages commerciaux et à l'amélioration de l'efficacité des circuits de distribution afin de réduire les délais d'approvisionnement des libraires et d'aboutir à une meilleure gestion des retours. Enfin, Frédéric Mitterrand retient du rapport la nécessité d'améliorer la formation des libraires, en créant par exemple "une Ecole de la librairie plus centrée sur les problématiques de l'entrepreneuriat » ou en développant le "compagnonnage », mais aussi de professionnaliser le secteur et de renforcer les mutualisations.

Parallèlement à ce rapport, le conseiller d'Etat Pierre-François Racine, chargé, dans le cadre de la mise en place du taux réduit de TVA à 5,5 %, d'une mission d'accompagnement de la filière livre, vient de remettre ses dernières conclusions. Ayant déjà préconisé un délai de transition validé par les parlementaires qui ont reporté au 1er avril l'application de la baisse, il propose "une mesure transitoire de simplification pour le traitement fiscal des retours de livres, la mise en place d'un message d'information au public sur le prix des livres et la création d'un dispositif d'observation des prix du livre afin de suivre et d'analyser précisément l'évolution des prix en librairie au cours du premier trimestre 2012".

Sur le papier, toutes ces pistes sont bien sûr attractives. Reste toutefois à les mettre en application.

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