Affaire Matzneff

Des personnalités littéraires dénoncent les violences sexuelles dans l'édition

Vanessa Springora - Photo Olivier Dion

Des personnalités littéraires dénoncent les violences sexuelles dans l'édition

Léonora Miano, Valentine Goby, Olivier Adam ou David Foenkinos figurent parmi les signataires d'une tribune qui dénonce les violences sexuelles et sexistes dans le monde de l'édition, publiée jeudi 6 février sur le site de franceinfo.

Par Isabel Contreras,
Créé le 06.02.2020 à 10h31

Quarante-quatre personnalités littéraires ont signé jeudi 6 février une tribune qui dénonce les violences sexuelles et sexistes dans le monde de l'édition, en réaction à l'affaire Matzneff.

Publiée sur le site de franceinfo, elle rassemble des auteures telles Léonora Miano, Valentine Goby ou Aurélie Valognes et des auteurs tels Olivier Adam ou David Foenkinos. Les signatures des éditrices Caroline Laurent (Stock), Claire dô Serro (Robert Laffont), Béatrice Duval (Le livre de poche) ou Anne-Charlotte Sangam (Les Escales) ainsi que de la libraire Amandine Ardouin (Librairie saint-Pierre) ou de l'attachée de presse Anne Laborier-Barthélémy figurent aussi sous cette tribune.

Dans ce texte,  les signataires commencent par saluer le courage de Vanessa Springora, auteure du Consentement (Grasset) dans lequel elle dénonce la relation sous emprise qu'elle vécue à 14 ans avec Gabriel Matzneff, de 36 ans son aîné. "Bien sûr la pédocriminalité doit être punie comme telle. Mais une question se pose. Les femmes ne sont-elles pas toujours, d'une manière ou d'une autre, infantilisées, ramenées au statut d'éternelles mineures?"
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

"Nous sommes nombreuses -trop nombreuses- à avoir été confrontées à des violences sexistes et sexuelles, nous plongeant parfois dans une zone grise. Remarques déplacées, attouchements, brutalité psychologique, agressions physiques... ", dénoncent ces personnalités qui ne citent pas d'agresseurs.

Le collectif explique ces agissements par "un système général délétère, qui repose sur le pouvoir, le symbole et l'argent", avant de poursuivre : "le silence des femmes dans l'édition ne s'explique-t-il pas aussi par la précarisation du secteur soumis à des impératifs financiers intenables ? Que dira t-on à la jeune attachée de presse, à l'éditrice ou à l'assistante harcelée par, au choix, un auteur à succès, un journaliste faisant la pluie et le beau temps, un supérieur hiérarchique, qui aurait le mauvais goût de se plaindre ?"

"L'ère du silence est terminé", conclut cette tribune qui accompagne une enquête de franceinfo où plusieurs femmes décrivent "un milieu poreux au harcèlement et aux agressions sexuelles".

 

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