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Deux chercheurs de L’institute for Sustainable Heritage de l’University College London (UCL), Cecilia Bembibre et Matija Strli?, se sont donné pour mission de décrire l’odeur des vieux livres. Certaines l'associent au silence d’une immense bibliothèque, d’autres à la chambre de leur grand-mère, mais qualifier précisément ces arômes n’est pas chose aisée.

Ainsi, comme cela existe pour le vin ou le café, ils ont voulu établir une "roue des arômes" dégagés par des livres anciens. Ils viennent de publier le résultat de leurs recherches dans un article publié le 7 avril, rapporte The Smithonian.

Ils ont analysé chimiquement les composants de l’odeur, avant d’effectuer  des tests grandeur nature.

Pour cela, ils ont tout d’abord proposés à des visiteurs du musée d’art de Birmingham de décrire à l’aveugle huit odeurs différentes, parmi lesquelles ils avaient glissé celle du "chocolat", du "marché au poisson", du "linge sale", et donc, de "vieux livres". Sans savoir ce qu’ils sentaient, les cobayes ont spontanément évoqué le "chocolat", le "café" et le "bois" pour décrire l’odeur de l’échantillon de vieux livres . Certains ont senti des "chaussettes", de "l’encens" ou une "ferme". Ils en on tiré un nuage de mots.
 
Nuage de mots utilisés par les sondés pour décrire l'odeur des vieux livres. - Photo CECILIA BEMBIBRE ET MATIJA STRLI?


Un autre groupe de sondés a tenté d’identifier ce qu’ils percevaient comme arômes dans la bibliothèque de la cathédrale St Paul de Londres, datant du XVIIIe siècle. "Boisé", "moisi" et "sucré" ont été les adjectifs les plus employés.

Forts de ces données, les deux chercheurs ont fait le tri et amalgamé ce qui relevait d’un même arôme, pour en tirer une roue des arômes de livres anciens.
 
La roue des arômes pour les vieux livres établie par les chercheurs Cecilia Bembibre et Matija Strli?.- Photo CECILIA BEMBIBRE ET MATIJA STRLI?


A l'origine de sa démarche, Matija Strlic a expliqué avoir été inspirée, il y a une dizaine d'années, en voyant les conservateurs de livres anciens sentir les pages pour voir si les ouvrages se dégradaient, rapporte  La Presse.

Cette étude s’inscrit dans une démarche plus vaste des deux chercheurs pour identifier, analyser et plus tard archiver les vieilles odeurs.
 

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