Ce sont des sauvegardeurs de l’héritage culturel ukrainien : des bibliothécaires, archivistes, chercheurs, programmeurs du monde entier, qui identifient et archivent des contenus digitaux de ce pays en guerre avec la Russie. Il s’agit d’enregistrer en lieux sûrs ces sites webs avant que les serveurs sur lesquels ils sont hébergés soient endommagés ou déconnectés par les militaires, entrés sur le sol ukrainien fin février.
Plus de 2300 sites web
“Nous ciblons en priorité les serveurs localisés en Ukraine, que nous identifions grâce à l'adresse IP”, nous précise Quinn Dombrowski, spécialiste numérique au département Littératures, Cultures et Langages à l’Université de Stanford, et contributrice à cette organisation nommée Saving Ukrainian Cultural Heritage Online (Sucho).
Des documents conservés par les archives nationales d’Ukraine, des photos du musée du livre de la ville de Kherson, le programme d’une conférence scientifique donnée en 2020… Une semaine après le lancement de son opération, Sucho a photographié près de 14 900 éléments sur plus de 2300 sites. Elle rassemble 1200 contributeurs, qui s’inscrivent via un formulaire.
Internet Archives
Sur leur groupe Slack (plateforme d’échange de messages et de fichiers), ils se répartissent les tâches de proposer des url, de traduire de l’ukrainien ou du russe ou encore de compléter les métadonnées des documents. Leurs outils : Internet Archive’s Wayback Machine, Browsertrix crawler et ArchiveWeb.page.
Les contenus sont ensuite consultables sur Internet Archives, un site internet américain fondé en 1996 qui se donne pour mission de conserver des contenus digitaux et de les mettre à disposition gratuitement.
Soutiens
Sucho fonctionne elle sur des serveurs d’Amazon Web Services et de Digital Ocean, mis gracieusement à sa disposition. Elle indique également avoir reçu des subventions d’urgence de l’Association for Computers and the Humanities (ACH) et de l’European Association for Digital Humanities.
Ce lundi, les représentants russes et ukrainiens prévoient une session de négociations par visioconférence. Depuis l'invasion russe du 24 février, deux millions de personnes ont fui le conflit, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).