Disparition

Grande figure de la vie culturelle stéphanoise, le poète Henri-Simon Faure est décédé dans la nuit de vendredi 9 à samedi 10 janvier dans sa ville natale de Saint-Etienne, à l’âge de 91 ans.
 
Né en 1923, pupille de la Nation, Henri-Simon Faure avait participé très jeune à la Seconde Guerre mondiale. Revenu à la vie civil, il est employé par EDF sur les lignes à haute tension, et entame son oeuvre poétique dans la revue de Pierre Boujut La Tour de feu, revue qu’il finit par poursuivre seul, dans un souci constant d’indépendance.
 
Il continue ensuite à publier seul ses propres revues : Le Cadran lunaire (1955-1958), Le Bougre (1968-1976) puis Le Journal du bougre (1973-1977). Ainsi que le souligne Eric Dussert, spécialiste des textes littéraires méconnus à la BNF, Henri-Simon Faure “manifesta toujours un refus de s’attacher des soutiens dans le monde littéraire de la capitale, dont il refusait les conventions ”.
 
La plupart de ses textes poétiques sont parus dans Le Cadran lunaire et repris par les Editions du Lérot. Le poète figure en outre dans L’Histoire de la poésie française de Robert Sabatier (1988). En 1989, il a reçu le Babet d’or de la poésie lors de la Fête du Livre de Saint-Étienne.
 
Chaque été, il se retirait sur les hauteurs du village médiéval d’Oppède-le-Vieux, dans le Lubéron, qui lui inspira des recueils remarquables parmi lesquels Au mouton pourrissant dans les ruines d’Oppède, Tournance d’un vieil escalier d’Oppède, ou encore un hommage à sa mère, Tombeau de Marine Valentin.
 
“Son audience aujourd’hui grandissante est due à la reconnaissance de ses lecteurs (Jean-Pierre Verheggen, Valérie Rouzeau, Denis Lavant etc.) et à l’engagement des éditeurs Edmond Thomas et Jean-Paul Louis qui militèrent dès 1972 pour diffuser sa poésie dans les Cahiers H. S. F. ”, explique Eric Dussert.

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