Ils ne sont plus très nombreux. Comme d’autres survivants des camps de la mort, Isabelle Choko s’en est allée, vendredi 21 juillet à l’âge de 94 ans. Derrière elle, reste un important travail de mémoire et un dernier témoignage, La mort en échec, co-écrit avec Pierre Marlière et publié en janvier dernier aux éditions Grasset.
Née en 1928 à Lodz, en Pologne, Isabelle Choko, alors Izabela Sztrauch, est la fille unique de parents pharmaciens. A l’âge de 15 ans, elle est internée à Auschwitz II-Birkenau avec sa mère, avant d’être transférée au camp de travaux forcés de Waldeslust, annexe de Bergen-Belsen. Atteinte du typhus, sa mère ne survit pas. Izabela, elle, assiste à la libération du camp par l’armée britannique et est sauvée par un médecin. En 1946, elle prend le bateau pour la France, où elle fait ses études et devient championne d’échecs.
Un dernier témoignage
Ses premières actions pour préserver la mémoire de la Shoah commencent avec l’édification d’un monument, au cimetière du Père-Lachaise, en souvenir des déportés du camp de Bergen-Belsen. En 2005, elle raconte son adolescence marquée par la montée du nazisme, sa déportation, sa vie d’après dans Mes deux vies (Caractères). En parallèle, elle est reçue dans plusieurs collèges et lycées pour livrer son récit et devient, en 2022, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz (UDA). Écoulé à plus de 2 500 exemplaires, d’après GFK, La mort en échec est une ultime invitation à ne pas oublier.