Fils de Jacques Schiffrin, le fondateur de la Pléïade, il commence en 1961 dans l’édition en créant Pantheon Books avec son père, maison rapidement rachetée par Random House. Mais en 1990, le mastodonte perd de l’argent et André Schiffrin est débarqué du paquebot. Il fondera l’année suivante The new press, une maison d’édition indépendante à but non lucratif.
“Il a donné une leçon par ce rebondissement lorsqu'il a monté cette maison sans un sou qui est devenu un modèle aux Etats-Unis face aux grands groupes”, explique Eric Hazan, directeur de La Fabrique qui a publié l’essentiel des livres d’André Schiffrin en France (L’édition sans éditeurs et sa suite Le contrôle de la parole, L’argent et les mots).
Aujourd’hui, The new press publie 55 titres par an, “notamment des essais sur l’oppression et la résistance à l’oppression aux Etats-Unis”, indique Eric Hazan. La maison a connu de grands succès avec Race de Studs Terkel, en 1992, et plus récemment The new Jim Crow, de Michelle Alexander, évoquant la ségrégation raciale dans le sud des Etats-Unis, devenu un véritable best-seller à la suite de l’affaire Dravon Martin, ce jeune noir de 17 ans, désarmé, tué par balle en 2012 par un coordinateur de surveillance dans une résidence fermée.