Disparition

Décès de Christine Baker, directrice éditoriale de Gallimard Jeunesse

Christine Baker, installée à Londres, est entrée chez Gallimard Jeunesse en 1978 - Photo LP-Olivier Corsan

Décès de Christine Baker, directrice éditoriale de Gallimard Jeunesse

Gallimard Jeunesse annonce le décès de la directrice éditoriale Christine Baker à l’âge de 71 ans.

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Par Éric Dupuy,
Créé le 24.04.2023 à 14h36

La directrice littéraire de Gallimard Jeunesse Christine Baker est décédée, annonce sa maison d’édition dans un communiqué. « Christine a été une figure incontournable de l’édition jeunesse, qu’elle a défendu pendant 44 ans », y est-il précisé. 

Née en 1952 dans l’Yonne, elle rejoint à 20 ans la librairie parisienne l’Artisan du livre, où elle crée le premier rayon jeunesse.

En 1975, elle traverse la Manche pour s’installer à Londres et travailler dans une librairie consacrée à la jeunesse, Children’s Book Centre. Trois ans plus tard, elle collabore avec Pierre Marchand et la petite équipe qui vient de lancer le département jeunesse au sein des éditions Gallimard, avec Hedwige Pasquet. Depuis les rives de la Tamise, elle nourrit le catalogue de l’éditeur avec « excellence et innovation ».

Découverte d’Harry Potter avant son succès mondial

Devenue directrice éditoriale de Gallimard Jeunesse, elle a constitué un patrimoine littéraire unique et fait découvrir aux lecteurs français de nombreux auteurs tels que Quentin Blake, Timothée de Fombelle, Jacqueline Wilson, Michael Morpurgo ou encore J. K. Rowling

Cette dernière va permettre à Gallimard d’engranger un succès fou qui perdure encore 25 ans après sa première publication. Début 1997, il fallait pourtant une bonne dose de flair et un solide réseau pour s’engager dans l’acquisition de cette série fantastique.

« C'est en entendant mon mari et mes deux filles, qui avaient déjà lu le livre, avoir une discussion enflammée sur Harry Potter que je me suis dit qu'il se passait quelque chose », a-t-elle expliqué au Parisien en 2017, à l’occasion des 20 ans de la saga. Quelques jours auparavant, une amie écossaise lui fait parvenir un exemplaire du premier tome, qui n’est pas encore publié en Angleterre. Conquise à la fin de la lecture, elle obtient l’accord de Gallimard pour signer les droits mais ment sur le tarif de la transaction, déjà haut pour un premier roman étranger. Quelques jours plus tard, les Américains s’enflammeront aux enchères et le succès de la saga permettra à Gallimard de se développer bien plus vite que prévu.

« Nous perdons une collègue, une amie, une grande dame, une figure inspirante », concluent dans le communiqué Hedwige Pasquet, Antoine Gallimard et l’ensemble de l’équipe Gallimard Jeunesse.

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