Les voilà, les Stars of the stars ! L’album ? Certes, mais d’abord ses auteurs. Au scénario, Joann Sfar, le pape touche-à-tout de la nouvelle BD (plus de 150 albums au compteur, dont Le chat du rabbin et Klezmer), également cinéaste (Gainsbourg (vie héroïque)), romancier et même musicien à ses heures. Au dessin, Pénélope Bagieu, la queen des blogueuses, le parangon de la jeune bande dessinée féminine (Joséphine, récemment adaptée au cinéma, etc.). Pour la première fois, ils planchent ensemble, mais sans prétention. Il s’agit de faire rire plutôt que de faire œuvre, avec une pochade extraterrestre qui se lit comme une récréation.
A New York, l’école de danse la plus célèbre du monde fait passer des auditions à sept jeunes danseuses venues d’un peu partout, mais ces séances sont en réalité commanditées par des extraterrestres. De très loin dans l’espace, ils prévoient d’atomiser la Terre, qui a le malheur de se trouver sur le tracé de leurs routes commerciales, et donc de contraindre leurs cargos spatiaux à de longs détours. Rien ne leur paraît digne d’être sauvé sur la planète bleue, sauf une poignée de danseuses car leur « Premier secrétaire des univers connus » est un fou de danse.
Comme ces néoMartiens sont pressés, ils se dépêchent de faire décoller l’immeuble de l’école avant de déclencher l’apocalypse. Les jeunes femmes sont parties pour un huis clos en plein espace intersidéral, dont Pénélope Bagieu se délecte à mettre en scène l’hystérie. Joann Sfar a, lui, truffé le scénario de clins d’œil aux débats philosophiques, politiques et religieux qui lui tiennent à cœur. Mais sans s’éloigner de la farce.Fabrice Piault