La Foire du livre de Londres, prévue du 10 au 12 mars, est annulée pour des raisons sanitaires liées à l'épidémie de coronavirus, a annoncé mercredi 4 mars Reed Expositions. Organisateur de cet évènement professionnel, Reed avait communiqué, ces derniers jours, son souhait de le maintenir malgré le retrait de nombreux éditeurs de poids, dont Hachette, Penguin Random House, Simon & Schuster, Amazon, Macmillan et Harper Collins, ainsi que de nombreux agents littéraires.
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Nous avons suivi les recommandations des pouvoirs publics britanniques (...) et c'est avec hésitation que nous avons décidé d'annuler l'évènement," peut-on lire sur le communiqué de Reed Expositions..
Contrairement à la France, le Royaume-Uni n'applique pas, pour le moment, de mesure de restriction des réunions en espace confiné, limitées à 5000 personnes dans l'Hexagone. Le premier ministre britannique Boris Johnson a présenté, mardi 3 février, son plan en 28 points pour restreindre l'épidémie de coronavirus. Mais ces mesures ne seront activées qu'au fur et à mesure de la propagation du virus.
Selon
Publishing Perspective, Reed attendait une prise de décision officielle du gouvernement restreignant les rassemblements pour annuler la Foire de Londres. Un tel scénario provoquerait un cas de force majeure qui pourrait ouvrir la voie à la réclamation d'indemnités par Reed à ses assureurs.
Annulations en chaîne
Cette décision intervient quelques jours après les annulations de la
Foire du livre de Leipzig et
du salon Livre Paris par le SNE "
pour des raisons de santé publique". Elle-même faisait suite au report de la
Foire du livre de Taipei et de la
Foire du livre jeunesse de Bologne, et à l’annulation de plusieurs événements de premier plan comme le semi-marathon de Paris, le Paris Manga et Sci-Fi Show, les salons du tourisme de Paris et de Berlin, ou encore le salon de l’automobile de Genève.
La Foire du livre de Bruxelles, prévue du 5 au 8 mars, est pour l’instant maintenue, et pourrait être le seul salon majeur européen à avoir lieu ce mois-ci.
Le 4 mars, dans la capitale belge, aux Assises européennes du livre, l'éditrice britannique
Kate Wilson affichait son inquiétude: "
Le coronavirus me rend moins confiante sur l'avenir. Nous imprimons en Chine. Cela rend tout incertain dans les délais, nos fournisseurs vont nous limiter. Le report de Bologne et l’annulation de Londres nous empêchent d’avoir des contacts essentiels pour les cessions de droits et faire connaître notre catalogue. Et le Brexit n’arrange rien. Que deviendront 7 de nos employés qui parlent 8 langues et qui ne sont pas britanniques ?"