Nouveaux usages

Comment les auteurs s'emparent de l'intelligence artificielle

70% des sondés sont favorables à l’affichage de mentions « assisté partiellement par IA » sur les ouvrages. - Photo D.R.

Comment les auteurs s'emparent de l'intelligence artificielle

Conduite auprès de 1 000 auteurs français majoritairement autoédités, une étude de Books on Demand et Publier son Livre fait le constat d’une utilisation de l’intelligence artificielle déjà très présente, mais teintée d’appréhension.

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Par Léon Cattan
Créé le 11.03.2025 à 16h53

Un sujet brûlant. Quelques jours avant le 3ᵉ Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris le 7 février 2025, plus de 34 000 artistes alertaient les pouvoirs publics sur les dangers de l’IA dans le secteur culturel – et notamment, dans l’édition, où les tables rondes, séminaires et journées professionnelles en festival se multiplient sur la thématique depuis quelques années. 

C’est dans ce contexte que Books on Demand (BoD), plateforme d’autoédition et d’impression à la demande opérant en Europe et le site d’informations Publier son Livre dévoilent les résultats de l’enquête « Auteurs de livres face à l’IA : que pensent-ils vraiment ? ». Conduite du 15 janvier au 3 février, celle-ci a donné la parole à 1 000 auteurs français pratiquant pour la majorité d'entre eux en autoédition (47 % exclusivement et 21 % en complément avec l'édition traditionnelle), à des stades variables de leur carrière (66 % d’entre eux écrivant depuis plus de cinq ans).

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Une utilisation déjà installée, mais prudente

L’enquête de BoD et de Publier son Livre expose une « familiarité avec l’IA » indéniable : 675 répondants l’utilisent déjà, avec une préférence pour ChatGPT à hauteur de 53 %. Les premières raisons de cette utilisation sont la documentation (55 %), ainsi que la relecture-correction (42 %). « D'autres motivations, plus personnelles, émergent également, comme la recherche de retours constructifs, la correction de fautes, la facilitation de la traduction ou encore la lutte contre l'angoisse de la page blanche », indique la synthèse.

Plaider pour la transparence

IA outils

Néanmoins, la démocratisation de l’intelligence artificielle suscite d’autres angoisses. À commencer par la crainte de l’uniformisation des contenus (65 %), suivie de près par la dévalorisation du rôle des auteurs (60 %) et les considérations éthiques (56 %). Ainsi, 70 % de l’échantillon est favorable à l’affichage de mentions « assisté partiellement par IA » sur les ouvrages.

Pour finir, les deux plateformes à l’initiative du rapport abordent un point rarement évoqué dans le débat public, celui des prix littéraires. 40 % des auteurs sondés ne se prononcent pas sur la capacité de l’intelligence artificielle à écrire des romans primés dans le futur. Cependant, 32 % des personnes interrogées apportent à cette question une réponse positive.

Emma Ballayer, responsable marketing France chez BoD, résume : « Il est indéniable que les outils basés sur l'IA peuvent se révéler être une aide pratique dans le processus de création de livres. Toutefois, ces outils sont conçus pour enrichir et non supplanter le talent et la créativité humaine. Notre mission première est de garantir à nos auteurs le respect de leur liberté créative. »

Les résultats complets de l’étude sont disponibles sur le site de Publier son Livre 

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