L'écrivain a été placé en détention pour un texte publié sur sa page Facebook dans lequel il menaçait "de donner une balle exactement dans le front de Paul Biya". Des propos à prendre au "second degré", estime Me Emmanuel Simh, l'avocat de Patrice Nganang, auprès de l'hebdomadaire Jeune Afrique.
Abandon de l'"outrage au chef de l'Etat"
Sa garde à vue a été prolongée de 48 heures "pour effectuer d'autres recherches" sur les ordinateur, tablette et téléphone de l'auteur, explique à Jeune Afrique Me Emmanuel Simh. Patrice Nganang, sur les conseils de son avocat, a refusé cette demande puisque le texte incriminant a été publiquement publié sur Facebook.
L'écrivain est actuellement poursuivi pour trois chefs d'accusation: "immigration clandestine" puisqu'il est détenteur d'un passeport américain, "faux et usage de faux" et "menaces" à l'égard de Paul Biya. L'outrage au chef de l'Etat, son quatrième chef d'accusation et la cause de sa détention, a été abandonné.
6 200 signataires
Patrice Nganang encourt plusieurs années de prison. "Les menaces sont passibles d’une peine maximale de 3 ans de prison. L’immigration clandestine est punie de six mois de prison maximum, assortie d’une mesure d’expulsion. […] L’inculpation la plus grave est celle de "faux et usage de faux", qui est une infraction criminelle en droit camerounais", explique à Jeune Afrique Me Emmanuel Simh.
Un collectif de dix-sept écrivains africains et occidentaux a lancé une pétition sur Internet "pour la libération immédiate de Patrice Nganang". Celle-ci a recueilli plus de 6 200 signatures en six jours.