Asie

Hong Kong : retour de l'un des éditeurs disparus

Lui Por. - Photo Copie d'écran/Phoenix TV

Hong Kong : retour de l'un des éditeurs disparus

L'un des cinq éditeurs hongkongais détenus par la Chine est revenu à Hong Kong vendredi 4 mars, a annoncé le gouvernement de l'ancienne colonie britannique.  

Par Pierre Georges,
avec AFP Créé le 04.03.2016 à 18h12

Dans un communiqué, le gouvernement hongkongais a annoncé, vendredi 4 mars, le retour de l'un des cinq employés de la maison d'édition Mighty Current, une filiale du groupe Sage Communication réputée critique à l'encontre du gouvernement chinois. Il était emprisonné par Pékin. 
 
L'affaire secoue depuis plusieurs mois l'ancienne colonie britannique revenue en 1997 dans le giron de Pékin, faisant craindre une reprise en main par la Chine de cette région semi-autonome. Les défenseurs des droits ont dénoncé les tactiques d'intimidation de Pékin à l'encontre des disparus.
 
Lui Por, l'éditeur revenu à Hong Kong ce vendredi, avait été porté disparu en octobre avec quatre de ses collègues, Cheung Chi-ping, Lam Wing-kee, Gui Minhai et Lee Bo, tous employés par la maison d'édition Mighty Current. Lui Por a demandé que l'enquête ouverte sur sa disparition soit close et dit qu'il n'avait pas besoin d'aide du gouvernement ou de la police de Hong Kong, explique le gouvernement dans son communiqué.
 
Interrogée par l'AFP, la police hongkongaise, qui avait auparavant affirmé que Lui Por, Cheung Chi Ping et Lam Wing Kee seraient remis en liberté sous caution, n'était pas en mesure de dire si les deux collègues de Lui Por allaient rentrer à Hong Kong. 

Commerce illégal de livres critiques envers Pékin
 
Dans des interviews séparées diffusées dimanche 28 février par la chaîne Phoenix TV, Lui Por, Cheung Chi-ping, Lam Wing-kee et Gui Minhai, avaient reconnu s'être livrés à un commerce illégal de livres, sans qu'il soit possible de déterminer si ces aveux avaient été obtenus ou non sous la contrainte. Les éditeurs cherchaient des moyens d'échapper aux inspections des autorités chinoises, par exemple en changeant les couvertures des livres ou en cachant les livres eux-mêmes, avait déclaré Gui Minhai, de nationalité suédoise, accusé par ses collègues d'être responsable du trafic.
 
La maison d'édition Mighty Current s'est fait connaître pour la publication d'ouvrages caricaturaux peu amènes envers Pékin ainsi que des livres sur les mœurs et la vie privée des hauts responsables politiques de Chine.

Mobilisation internationale
 
Des cinq disparitions, c'est celle de Lee Bo qui a le plus choqué les Hongkongais car elle est survenue alors qu'il se trouvait encore à Hong Kong, où les services de sécurité chinois n'ont pas le droit d'intervenir. 

Amnesty International, puis les éditeurs internationaux avaient écrit des lettres ouvertes au gouvernement de Hong Kong, l'appelant à exhorter les autorités chinoises à libérer les libraires sans conditions et à faciliter leur retour à Hong Kong ou vers une destination de leur choix.

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