A Hong Kong,
la détention par Pékin de cinq employés de la maison d'édition Mighty Current (appartenant au groupe Sage Communication), réputée critique à l'encontre du gouvernement chinois, provoque l'inquiétude des éditeurs internationaux. Des éditeurs américains et européens appellent ainsi les autorités hongkongaises à exiger de la Chine la libération des cinq éditeurs, qui avaient mystérieusement "disparus" à l'automne dernier, avant que la Chine reconnaisse que quatre d'entre eux faisaient l'objet d'enquêtes criminelles et que le dernier
était apparu en larme à la télévision, expliquant qu'il s'était rendu de lui-même aux autorités chinoises.
Des maisons d’édition, des associations éditrices et des défenseurs des droits de l’Homme européens et américains
ont ainsi écrit une lettre au chef du gouvernement de Hong Kong, Leung Chun-ying, l’avertissant que cette affaire envoyait un "
message terrifiant".
Parmi les signataires, le PEN American Center, qui milite pour la liberté d’expression en littérature, l’Association des éditeurs américains et la Fédération des éditeurs européens.
"Cette affaire adresse un message terrifiant aux écrivains, aux éditeurs et aux libraires de Hong Kong: le fait que traiter des sujets politiquement sensibles peut mettre en péril les libertés et la sécurité individuelles", écrivent les signataires dans cette lettre datée du 17 février et publiée sur le site de PEN American Center. "Ces développements confirment de manière glaçante l’érosion constante de la liberté d’expression à Hong Kong", précise la lettre commune, qui rappelle que la liberté d'expression est "l'épine dorsale des industries de l'édition et de la librairie".
Les autorités doivent "faire tout ce qui est en leur pouvoir pour enquêter sur ces disparitions et demander la libération" des employés qui se sont volatilisés ces derniers mois, ajoute le texte. La dernière en date, celle de Lee Bo, avait le plus choqué car elle est survenue à un moment où il se trouvait encore à Hong Kong, territoire sur lequel les services de sécurité chinois n’ont pas le droit d’intervenir.
Des milliers de personnes avaient manifesté le 10 janvier dernier dans le centre de Hong Kong pour demander la libération de tous les disparus. Par ailleurs, plusieurs éditeurs
ont annulé la sortie de livres qui étaient défavorables au régime chinois.