Ces bilans sont précieux car ils permettent de comprendre le fonctionnement de la petite édition, son économie et les conséquences pour les auteurs. Serge Ewenczyk invite ses confrères à la même transparence. "J’attends avec impatience que mes collègues éditeurs se mettent également à communiquer sur leurs chiffres (ne serait-ce que sur la médiane de leurs ventes), il me semble que cela pourrait aussi servir dans le cadre des discussions avec les auteurs.", écrit-il.
Pour Çà et là, "2016 n'a pas été très réjouissante en termes de ventes pour nos nouveautés, sauf pour Freedom Hospital de Hamid Sulaiman et Talc de verre de Marcello Quintanilha".
Montée en puissance du fonds
Si le bilan n'est pas totalement négatif pour l'éditeur c'est parce que deux livres édités l'an passé ont continué à réaliser de bonnes ventes: Trashed de Derf Backderf (près de 5000 exemplaires vendus en 2016) et Tungstène de Marcello Quintanilha (Prix Polar du Festival d'Angoulême 2016 qui s'est vendu à plus de 6000 exemplaires vendus cette année).
Les ventes du fonds ont représenté en 2016 environ 28% des ventes totales, alors que jusqu'en 2014, le fonds ne représentait que 10 à 15% du chiffre d'affaires de la maison. Preuve qu'en onze ans, l'éditeur a su bâtir un catalogue qui s'est installé.
Enfin l'éditeur est remonté jusqu'en 2013 pour évaluer la moyenne et la médiane de ses ventes. Si les ventes moyennes sur ces trois années sont assez fluctuantes en fonction d'un titre qui pourrait totalement transformer les statistiques, la médiane des ventes reste assez stable, autour de 700 exemplaires. "Cela montre bien que le chiffre de la moyenne des ventes ne veut pas dire grand-chose, précise-t-il. Il est beaucoup plus intéressant de connaître la médiane des ventes, qui indique clairement quelle est l’espérance des ventes pour un livre que nous publions."