Depuis 1955, le prix des Libraires récompense un roman en langue française. Pour la première fois cette année, le prix a étendu ses frontières en distinguant également un roman étranger.
Côté français, le choix des jurés – plus de 1 000 libraires indépendants répartis sur l’ensemble du territoire – s’est porté sur l’ouvrage de Bérénice Pichat, La petite bonne, publié aux éditions Les Avrils en août dernier.
Pour l'international, c'est l’auteur irlandais Paul Lynch qui remporte le prix pour Le chant du prophète traduit de l’anglais par Marina Boraso et paru chez Albin Michel en février 2025.
Des romans déjà distingués
Dans son récit, Bérénice Pichat dresse le portrait d’une domestique se retrouvant seule face à son employeur, un ancien combattant de la bataille de la Somme dont elle doit s’occuper un week-end. Écoulé à plus de 40 000 exemplaires selon GFK, ce roman a notamment remporté le prix Vleel.
L’autrice succède à Éric Chacour, récipiendaire l’an dernier pour Ce que je sais de toi (Philippe Rey), dont les chiffres de ventes avoisinent les 120 000 exemplaires.
Couronné du Booker Prize 2023, le roman de Paul Lynch dépeint le quotidien d’Eilish Stack, une scientifique irlandaise, dont le mari enseignant et syndicaliste, avec qui elle vit à Dublin, disparaît, suivi d’autres personnes de son entourage. Eilish doit donc protéger les siens, et notamment ses quatres enfants, dans un pays sous le joug du totalitarisme.
Traduit dans plus de 30 langues, l’ouvrage a déjà dépassé les 16 000 exemplaires vendus en France selon GFK. L’auteur sera présent le 26 juin prochain au Centre Culturel Irlandais de Paris.
Nathalie Iris, présidente du prix s’est dit très heureuse de la victoire de ces deux titres, l’un d’une « très grande originalité, relatant avec une forte humanité le quotidien d’une “gueule cassé” et les rapports humains qui en découlent » et l’autre, « magistral, dénonçant avec force et talent les conséquences sur nos vies quotidiennes d’un état autoritaire qui nous priverait de liberté ».