18 février > Roman Norvège

La Norvégienne Olivia, 25 ans, que son petit ami a mis dehors, apprend qu’elle vient d’hériter de la maison de sa tante maternelle à Reykjavik. L’occasion de remettre les compteurs à zéro pour cette ouvrière qui fait les trois-huit dans une fonderie d’aluminium. Elle démissionne donc pour aller s’installer en Islande, pays dont elle ne parle pas la langue, mais elle n’y part pas seule : Bé, une femme un peu plus âgée, rencontrée aux obsèques de la tante Agot, l’accompagne pour quelques jours. Leur attraction, expérience inédite pour Olivia, débute dans un mélange de réticence et d’aimantation irrésistible.

Drôle de fille que cette narratrice ambivalente qui fume, picole et adore se baigner. Affirme être dans "un état miteux" mais avoir "le pathos en horreur". Robuste et athlétique mais fragile, déterminée mais indécise, la jeune femme est en outre munie d’une mère de 75 ans qui en paraît quinze de moins. Cette ancienne employée d’une boutique de lingerie haut de gamme, conseille à sa fille de vendre la maison, arguant qu’elle ne va pas se plaire "sur cette satanée île battue par les vents", et prétend qu’Halldora, l’amie qui vivait avec la tante Agot, n’était que son "aide de maison".

Lumière nordique, maison en héritage, fille flottant entre deux eaux, ce premier roman traduit en français de Mona Høvring, née en Norvège en 1962 et auteure de cinq recueils de poésie, n’est pas sans parenté avec J’ai toujours ton cœur avec moi de Soffia Bjarnadottir, paru en janvier chez Zulma. Mais l’écrivaine norvégienne a la fantaisie plus elliptique quand elle observe avec tendresse ces deux filles qui se plaisent "fainéanter", regarder le paysage par la fenêtre, alanguir leur amour frais dans les bains d’eaux chaudes. Véronique Rossignol

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