À la tête de l'une des premières librairies à forte coloration féministe et écologique, La Nuit des temps à Rennes, et maîtrisant toutes les arcanes de la communication, Solveig Touzé et Ayla Saura ont remporté haut la main les suffrages des lecteurs de Livres Hebdo chargés d'élire, pour la deuxième année, le ou la libraire de l'année.
Une telle récompense n'étonnera pas ceux qui suivent les deux associées depuis leurs débuts. En apprentissage la même année chez Coiffard à Nantes, elles se retrouvent très vite autour de leur intérêt commun pour le féminisme et l'écologie et évoquent déjà le projet de monter une librairie. Si, à l'issue de leurs années de formation, chacune part de son côté pour parfaire son expérience - Solveig à Vienne chez Lucioles puis à Rennes chez Le Failler, Ayla à La Nouvelle libraire sétoise à Sète et chez Fontaine à Paris -, elles ne perdent jamais le contact. En 2016, l'envie de créer des emplois durables conjuguée à celle de revenir dans l'Ouest les pousse à explorer les opportunités à Rennes.
Une étude de marché conforte leur intuition mais elles se retrouvent très vite confrontées à des déboires dans la recherche de local qu'elles compensent grâce à une communication dynamique et efficace, notamment sur les réseaux sociaux. Pour célébrer leur ouverture, en 2017, elles reçoivent successivement Miguel Bonnefoy, Caroline Laurent et Gilles Marchand. Ce précieux savoir-faire, qui a contribué à asseoir la réputation et le chiffre d'affaires de La Nuit des temps (700 000 euros au dernier exercice), est démultiplié pendant les différents confinements et tout au long de la crise sanitaire. En novembre 2020, elles présentent ainsi quotidiennement sur leurs réseaux sociaux une sélection d'ouvrages sur des thèmes définis permettant à leurs clients d'appréhender la profondeur et la largeur de leurs fonds.