Après l’onction présidentielle, le feu vert parlementaire: Benoît Coeuré a reçu mercredi l'aval du Parlement pour prendre la présidence de l'Autorité de la concurrence. L'ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne (2012-2019) a bénéficié d'un vote favorable des deux instances.
L'économiste de 52 ans succède ainsi à Isabelle Da Silva pour un mandat de cinq ans. Nommée en 2016, cette dernière souhaitait rempiler pour un second mandat mais avait appris à l'automne qu'elle ne serait pas renouvelée. En attendant la nomination de son successeur, c'est son vice-président Emmanuel Combe qui assurait l'intérim.
En plus de lui dégager le chemin de la présidence, les auditions de mercredi ont permis à Benoît Coeuré de présenter sa feuille de route. L'économiste a mis en avant trois priorités pour son mandat. Il souhaite en premier lieu "conforter l’indépendance, l’expertise et la capacité de réaction de l’Autorité", notamment en raccourcissant les délais de traitement des dossiers. Autre priorité: "poursuivre le travail sur le numérique", un domaine où il a regretté la faiblesse des effectifs chez le gendarme français de la concurrence. Le futur patron de l'Autorité souhaite en particulier renforcer la "coopération" avec les autres régulateurs sectoriels comme l'Arcom (ex-CSA) ou la Cnil. Enfin, "mon dernier sujet, c’est la compétitivité et le pouvoir d’achat", a souligné M. Coeuré.
"Dans le débat public, on perçoit souvent la concurrence comme privilégiant le consommateur au détriment de l’entreprise. Il me semble que c’est une opposition un peu artificielle", a-t-il affirmé, "d’abord parce que le consommateur est souvent une entreprise."
Parmi les dossiers brûlants que le nouveau président trouvera à son arrivée, les projet de fusion entre Lagardère et les filiales de Vivendi mais aussi entre TF1 et M6 figurent en bonne place.
Interpellé par les parlementaires sur des sujets variés, de la santé à l'agriculture en passant par les géants du web, Benoît Coeuré a martelé que "la mission fondamentale de l’Autorité, dans tous les secteurs, (était) de protéger les petits contre les gros."