Carton rouge pour l’IA. En cette rentrée scolaire, l’intelligence artificielle fait (encore) figure de mauvais élève. Après la start-up Greenly qui avait estimé les émissions de CO2 de la nouvelle version de Chat GPT3 à l’équivalent de 136 voyages aller-retour entre Paris et New York, c’est au tour de Shaolei Ren, un chercheur à l’université de Riverside, de se pencher sur la question écologique. Selon lui, une simple requête telle que “écris un courriel de 100 mots” équivaudrait en termes de consommation à une bouteille d’eau et à suffisamment d’énergie pour allumer 14 ampoules LED pendant une heure. 

Diaphragme de rat 

La note n’est pas meilleure côté impact social. Les Échos ont publié ce mois-ci un décryptage sur la manière dont l'intelligence artificielle et les innovations technologiques érodent les salaires versés au niveau mondial.

Un constat malheureusement fait de longue date par les traducteurs qui après avoir vu leurs salaires fondre ont publié une tribune le 9 septembre dernier dans Le Monde intitulée : « Non, l’intelligence artificielle ne remplacera pas les traducteurs et les traductrices ! »

Mauvais élève et copieur en plus. Récemment, des chercheurs français ont découvert que l'une de leurs études, l’échographie du diaphragme chez le rat, avait plagiée par des confrères chinois.

Dans son “Billet sciences” (France Info), Anne Le Gall explique que cette pratique est de plus en plus courante et indétectable grâce à l’intelligence artificielle générative, mais aussi qu'un usage de cette dernière est désormais réalisé de façon courante pour détecter les fraudeurs. 

Outre-Manche, l’IA prend aussi ses marques à l’école. Le collège privé britannique David Game a débuté en cette rentrée un programme particulièrement innovant avec parcours alternatif qui propose à certains élèves un cursus où les matières principales sont enseignées par des plateformes pilotées par IA. Plus proche de nous, en Haute-Savoie, l’entreprise Annecienne Compilatio a développé un logiciel à base d’IA qui permet de corriger plus rapidement les examens. Baptisé “Gingo”, l’outil est encore en phase de test auprès d’une centaine de professeurs volontaires, précise France Inter. 

Ministre IA

En parlant d’école, c’est le nouveau gouvernement de Michel Barnier qui a fait sa rentrée avec une nouveauté au programme : un secrétariat d'Etat chargé de l'Intelligence artificielle et du Numérique. Ce dernier remplace l’ancien Secrétariat d'État chargé du numérique et met ainsi à l’honneur le développement de l’IA. C’est Clara Chappaz, ancienne directrice de la Mission French Tech qui a été nommée. Le Monde lui consacre un portrait.

Un secrétariat qui arrive à point nommé alors que les conflits se multiplient autour des entreprises d’intelligence artificielle. Le 13 septembre dernier, La Lettre dévoilait, par le biais d’un courrier intercepté, le refus d’Open AI d’engager des négociations avec les syndicats de médias français Apig et SEPM. Le Monde reste donc à ce jour le seul média français à avoir signé un contrat avec l’entreprise américaine.

De même, Meta et Apple ont suspendu le lancement de leur assistant d’intelligence artificielle dans les pays de l’UE. Selon eux, les 27 imposeraient une législation trop rigide. Face à ce coup de pression inédit, Bruxelles défend ses positions. Le bras de fer est lancé…