4 janvier > Roman France > Olivier Bourdeaut

S’il est un livre attendu au coin du bois, c’est bien celui-là. Pactum salis, deuxième roman d’Olivier Bourdeaut après le triomphe d’En attendant Bojangles (Finitude, 2016), plus de 500 000 exemplaires vendus toutes éditions confondues, trente traductions à travers le monde. Bourdeaut répond à cette attente de la plus juste des manières ; son roman est tout sauf une variation, forcément décevante, autour de ce qui fit la grâce et le succès de Bojangles. Le lecteur ne trouvera pas ici de fantaisie noire à la Emile Ajar, mais un récit, enlevé et de facture classique, autour de l’amitié de deux hommes qui n’auraient pas dû se rencontrer et pourtant se ressemblent un peu. On ne pourra s’empêcher de songer, à sa lecture, à l’inoubliable Singe en hiver d’Antoine Blondin.

Soit deux garçons, la trentaine, tous les deux plus ou moins en rupture de ban. Jean a quitté Paris et sa vie médiocre d’étudiant pour se réinventer en paludier quelque part vers les marais salants de Guérande. Michel, lui, s’apprête à rejoindre la capitale, consécration de sa vie tout entière dédiée à la spéculation immobilière et à l’absence de scrupules moraux. En attendant, il aère sa Porsche et sa solitude dans un palace de La Baule. Les deux se connaîtront, se reconnaîtront et éprouveront la locution latine, "Amicitia pactum salis", l’amitié est un pacte de sel. Dans un style vif jusqu’à la cruauté, Olivier Bourdeaut les pousse dans leurs derniers retranchements. O. M.

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