Celle qui trouvait sa liberté dans la création d’univers imaginaires a quitté la terre. L’écrivaine de science-fiction Angélica Gorodischer s’est éteinte à l'âge de 93 ans, à Rosario, en Argentine. « Une grande autrice argentine est décédée le 5 février », a déclaré sa maison d’édition, La Volte.
Née le 28 juillet 1928, à Buenos Aires, Angélica Gorodischer a travaillé comme bibliothécaire après des études à la faculté de philosophie et de lettres de l’Université Nationale de la Côte. Elle publie son premier roman à l’âge de 37 ans puis en écrit une quinzaine tout au long de sa vie. Son œuvre, largement reconnue outre-Atlantique, a été récompensée par le Prix World fantasy en 2011 et par des traductions anglophones de grands noms du genre tels qu’Ursula Le Guin.
L’imaginaire face à la dictature
Voix révoltée et féministe, Angélica Gorodischer n’hésite pas à puiser dans la réalité politique de son pays quand elle crée ses continents imaginaires. Ainsi, elle écrit quelques mois seulement après la chute de la dictature militaire argentine, dans Kalpa Impérial : « A présent que soufflent des vents cléments, à présent que sont révolus les jours d’incertitude et les nuits de terreur, à présent qu’il n’y a plus de délations […], à présent que le caprice et la folie ont disparu du cœur de l’Empire ». Cet engagement dont elle ne se séparera jamais sera couronné en 1996 par le Prix de la dignité de l’assemblée permanente pour les droits de l’homme argentine.
En France, La Volte a déjà publié deux des romans de l'auteure (Kalpa Impérial, 2017 et Trafalgar, 2019). La maison spécialisée en littérature de l’imaginaire prévoit également la sortie de Prodiges durant le second semestre 2022.