Fondé en 2004 par Mathias Echenay, ancien directeur du Centre de diffusion de l'édition (CDE, groupe Madrigall), La Volte affiche une identité singulière dans le paysage des littératures de l’imaginaire. L’éditeur est né de la rencontre entre son fondateur et l’écrivain Alain Damasio, qui cherchait un refuge pour son second roman,
La horde du contrevent. Ni tout à fait rattaché à la fantasy, ni au fantastique ou à la science-fiction, plutôt situé aux confluents de ces genres, l’ouvrage remporte le Grand prix de l’imaginaire 2004 et rencontre le succès critique et commercial.
Porté par la performance de ce titre, vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, La Volte trace son sillon d’éditeur indépendant, en décalage avec la typologie classique du secteur. La maison veut en effet dénicher une littérature qui se trouve dans les interstices, "
hors les normes et hors les codes, qui échappent aux rayonnages en vigueur", explique Mathias Echenay dans
un manifeste. L’objectif : prouver que la littérature de genre est avant tout de la littérature, tout court. L’éditeur est néanmoins l’un des membres fondateurs de l’association Mois de l’imaginaire, dédiée à promouvoir cette niche durant tout le mois d’octobre.
Ancien et nouveau
La Volte a contribué à la découverte de plusieurs auteurs dorénavant bien installés dans le secteur, tels que les lauréats du Grand prix de l’imaginaire Stéphane Beauverger (
Le déchronologue, 2009) et Sabrina Calvo (
Toxoplasma, 2017), sans pour autant faire l’impasse sur les figures tutélaires du milieu comme Philippe Curval (
Black Bottom, 2018) et Jacques Barbéri (
Cosmos Factory, 2014). Son catalogue compte environ 70 titres, dont 7 sont accompagnés d’une bande-son originale, signe supplémentaire de sa volonté d’hybrider les formes pour décloisonner la littérature.
En 2019, La Volte frappe un grand coup avec
Les furtifs, troisième roman de son parrain Alain Damasio, paru 15 ans après
La horde du contrevent et la création de la maison. A mi-chemin entre la fable altermondialiste et la dystopie sécuritaire cyberpunk, le roman imagine un proche futur où les humains découvrent l’existence d’une espèce animale millénaire dont les membres se cachent dans les angles morts de la société. Cette sortie événement a contribué à la bonne dynamique de l’imaginaire en 2019. "
On a pu montrer que ce genre pouvait s’adresser à tout le monde, des certitudes s’estompent", se félicite Mathias Echenay dans
le dossier consacré par
Livres Hebdo aux littératures de l’imaginaire.
Avec La Volte, Lelivrescolaire.fr, Les éditions Goutte d'Or, Le Tripode et Rue de l'échiquier composent la sélection de cinq maisons établie par la rédaction de
Livres Hebdo en vue du Trophée de la petite maison d'édition de l'année, qui sera départagé, de même que le Trophée de l'éditeur de l'année, par le vote de nos lecteurs professionnels sur ce
formulaire, avant le 10 novembre.