Enrôlé dans l'armée bosniaque, vivant en France depuis 1992, Velibor Čolić a transformé ces expériences douloureuses en romans doux-amers, au ton poétique et sarcastique, dont les titres en disent long : Mother Funker (Le Serpent à plumes, 2001), Manuel d'exil. Comment réussir son exil en trente-cinq leçons, publié par Gallimard en 2016, Sarajevo Omnibus (2012)... Il a vite été remarqué par les lecteurs français.
Guerre et pluie (février 2024) clôt une trilogie sur l'exil. Dans une langue coup de poing, désabusé mais tendre, Velibor Čolić revient ici sur l'horreur de la guerre et la condition de soldat. L'Académie française lui a décerné en 2014 le Prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises pour l'ensemble de son œuvre.
Fêlure profonde
Cette fêlure profonde créée par les combats, Artem Chapeye la raconte d'une voix douce et fluide dans Les gens ordinaires ne portent pas de mitraillettes, paru chez Bayard au mois de février de cette année. L'auteur ukrainien s'est engagé dans l'armée régulière en 2022. Son récit analyse deux ans de vie bouleversée par les combats. De l'exode avec sa femme et ses deux jeunes enfants jusqu'à sa nouvelle existence de soldat, il déroule ses observations. Si son style est plus intimiste que celui de Velibor Čolić, on y trouve aussi des pointes d'autodérision.
Volodymyr Yermolenko se bat à sa façon depuis le début du conflit russo-ukrainien : en faisant rayonner l'histoire et la culture ukrainiennes. Devenu rédacteur en chef de UkraineWorld et président de PEN Ukraine, il sera présent pendant le festival.