Problème structurel ou mauvaise passe ? Le Böersenverein, qui représente l’ensemble des acteurs du secteur du livre allemand, présentait début juin à Francfort le bilan 2014 du marché outre-Rhin. Les résultats ne sont pas rassurants : coincé entre la crise profonde que traversent les grandes chaînes de librairies allemandes, telle Weltbild, et l’absence de best-sellers qui tirent les ventes, le marché est en baisse de 2,2 %, pour atteindre un chiffre d’affaires de 9,32 milliards d’euros. En termes de volume, la production s’est ralentie, avec 73 863 nouveautés, contre 81 919 titres en 2013. Et les dix meilleures ventes de 2014 ont généré un bénéfice en recul de 20,2 % par rapport à ceux de 2013. "Pour la deuxième année d’affilée, les librairies physiques arrivent devant les ventes en ligne [- 1,2 % contre - 3,1 %, NDLR], et l’écart entre les bénéfices obtenus dans chacun des deux canaux de diffusion ne cesse de s’agrandir", a néanmoins remarqué Heinrich Riethmüller, président du Böersenverein, qui juge ce développement "impressionnant, mais pas étonnant" : "Les libraires mettent beaucoup d’énergie dans l’aménagement et la modernisation de leurs concepts", a-t-il ajouté. Plus politique, Alexander Skipis directeur général du groupe, a profité de l’occasion pour revenir le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership). Il a dénoncé le risque de voir le prix unique du livre faire les frais des négociations actuelles autour du traité transatlantique - même si la Commission européenne a assuré que tel ne serait pas le cas. Apple et Google ont un "intérêt énorme à voir disparaître le prix unique du livre", a-t-il martelé.
Gilles Bouvaist, à Berlin
http://www.boersenverein.de/buchmarkt2014 (en allemand)