4 mai > récit Etats-Unis

La collection "Americana" de Philippe Beyvin chez Gallmeister a ouvert ses portes à une figure marquante de la scène artistique californienne des années 1960 et 1970, Eve Babitz. La dame a réalisé des pochettes de disque pour le label Atlantic Records, a posé nue avec Marcel Duchamp, fréquenté Jim Morrison ou Harrison Ford. Surtout, elle a imposé sa signature dans Rolling Stone, où elle a eu pour marraine Joan Didion, dans Vanity fair ou Esquire.

Jours tranquilles, brèves rencontres offre un parfait condensé de son talent et de sa plume. Eve est indissociable de Los Angeles, qui n’est selon elle pas une ville mais "un studio en activité, gigantesque, tentaculaire". Elle y habite un bungalow. Voici quelqu’un qui prétend n’avoir jamais connu "d’histoire homme-femme qui ait bien tourné" et qui a déjà visité pas mal de fois l’hôtel des cœurs brisés.

A l’entendre, Miss Babitz a sept kilos de trop et des dents presque parfaites. A 23 ans, elle était secrétaire dactylo le jour et "aventurière-groupie rôdant dans la chaleur de Sunset Strip" la nuit. Sa mère lui a un jour expliqué que le sexe "n’était bon que si c’étaitcochon". Si toutefois elle choisissait de se marier, maman lui conseillait aussi d’épouser "quelqu’un qui ne [la] dérange pas" !

Jours tranquilles, brèves rencontres fourmille de moments de grâce. On y croise Janis Joplin flottant dans une piscine quelques jours avant sa mort. Eve Babitz a l’art du portrait, une manière bien à elle de saisir les êtres et les lieux. Comment résister à une prosatrice qui a toujours peur qu’il y ait dans le ciel un carnaval qu’elle serait en train de rater ? Al. F.

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