Les ricochets de l'Histoire ont des répercussions étonnantes... Saviez-vous qu'en guise de « réparation », l'Allemagne a ouvert ses portes aux descendants de victimes de guerre ? Les protagonistes du livre, comme la famille de l'auteur, Alina Bronsky, ont bénéficié de ce laissez-passer. « Nous sommes arrivés en Allemagne dans le cadre de la loi sur l'accueil des Juifs d'Union soviétique », explique Max, narrateur du roman. Cette migration, rendue possible dans les années 1990, ne s'est pas déroulée sans difficulté. L'idée était pourtant d'offrir à ces gens un meilleur avenir. Ainsi, les héros d'Alina Bronsky arrivent dans un foyer de réfugiés, pas du tout préparés à cette immersion occidentale. Alors ils se serrent les coudes et se referment sur leur cercle intime.
« Tout pour la famille. Toujours la famille qui vous freine et vous démolit. » Si ce n'est que celle-ci nous est contée à travers le prisme d'un enfant de presque 6 ans, qui grandit entre ses grands-parents. Telle une oiselle, Grand-Mère a longuement couvé et protégé le petit, qui semble lui échapper. Cette femme folklorique, au tempérament de fer et de feu, donne au texte une coloration particulière. L'ancienne danseuse rousse « reprochait régulièrement à Grand-Père notre pauvreté ». Or, Max découvre que ce dernier vit une autre histoire d'amour. Cela l'invite à ouvrir les yeux sur des êtres et des sentiments inédits. Même si « Grand-Mère avait commencé à [le] préparer à [sa] mort très vite », le garçonnet comprend que « la vie était belle malgré tout ». Un roman plein d'humour et de tendresse.
La tresse de ma grand-mère Traduit de l'allemand par Isabelle Liber
Actes Sud
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 20 € ; 208 p.
ISBN: 9782330158880