Hardies ladies. La particularité de la France de l'Ancien Régime, le remarquaient les visiteurs d'outre-Manche, c'est qu'y régnait la mixité entre gent masculine et gent féminine, bien plus qu'en Angleterre, où encore jusque très récemment des clubs sélects comme le Garrick Club étaient interdits aux femmes... Qui dit mixité ne dit pas égalité, rappelons que la Révolution française a envoyé Olympe de Gouges à l'échafaud et que Napoléon l'éponyme promulgateur du Code civil a privé les femmes de leurs droits... Si les femmes de lettres françaises dans leur salon reçoivent tôt les compliments des hommes d'esprit, leurs sœurs anglaises écrivaines ont en revanche dû faire preuve d'un sacré courage pour faire entendre leur voix. Prendre sa vie en main, revendiquer le droit à l'éducation, elles ont été pionnières. Alexis Karklins-Marchay rend hommage à ces plumes téméraires dans Audace et préjugés. Promenade littéraire et féministe avec Austen, Brontë et Woolf. Versé à la fois dans l'économie et la littérature, l'auteur de Notre monde selon Balzac (Ellipses, 2021) analyse à travers son œuvre préférée chez chacune de ces autrices, jusqu'à aujourd'hui encore icônes du féminisme, la liberté de choisir de se marier ou pas (Orgueil et préjugés de Jane Austen), l'indépendance d'esprit (Jane Eyre de Charlotte Brontë) ou le droit à l'intimité et une expression féminine autonome (Une chambre à soi de Virginia Woolf).