Le 7 novembre, la chaîne de librairies Album a été placée, à la demande de son P-DG Christophe Le Bel, en procédure de sauvegarde pour une durée de six mois. Réservée aux entreprises en difficulté, mais pas en cessation de paiement, cette procédure leur permet de suspendre le réglement de leurs dettes, le temps pour elles de se réorganiser et de trouver des solutions de remboursement adaptées. Au-delà du gel du passif d'Album, Christophe Le Bel se veut confiant dans le potentiel du groupe et évoque le retour à une situation économique plus saine.
Ainsi, le 9 novembre, Legends, la filiale déficitaire d'Album, a déposé son bilan et définitivement cessé son activité. Rachetée en 2007, cette société d'importation et de distribution de BD et produits dérivés d'origine américaine connaissait une forte baisse de son activité et de ses résultats et avait pesé, au cours des deux dernières années, sur les comptes d'Album. Ce ne sera plus le cas.
Présentées comme la deuxième cause des problèmes d'Album, la fermeture coûteuse du point de vente d'Aix-en-Provence et les pertes d'exploitation enregistrées en 2009 et 2010 par les magasins de Belle-Epine et de Toulouse ne sont plus qu'un mauvais souvenir, assure Christophe Le Bel, affirmant que ces deux derniers établissements ont retrouvé l'équilibre.
Enfin, le troisième facteur pesant sur les comptes d'Album devrait être atténué par la procédure de sauvegarde. Il s'agit du poids de la dette récupérée par Album lors de la scission du groupe en 2008 (1). "Au début des années 2000, nous nous sommes endettés pour développer notre réseau, explique Christophe Le Bel. Aussi, lorsqu'en 2008 nous avons scindé le groupe en deux, Album, qui est passé de 22 à 13 magasins, dont 8 franchisés, s'est retrouvé avec une quote-part de dettes déraisonnable compte tenu de sa nouvelle configuration."
Faisant valoir ces nouvelles perspectives, l'entreprise a aujourd'hui retrouvé des relations plus apaisées avec ses fournisseurs et a réactivé les comptes qui avaient été fermés chez certains. Signalons que sur les 13 magasins sous pavillon Album, les problèmes n'ont vraiment touché que les 5 détenus en propre (3 à Paris, 1 à Belle-Epine et 1 à Toulouse).
(1) Voir LH 769, du 20.3.2009, p. 64.