Distinction

Agnès Ledig : « J’aimerais que cette Légion d’honneur me serve de porte-voix »

Agnès Ledig a demandé à l'écrivain de "Le champ de personne" d'être son parrain de légion d'honneur. Il lui a remis la distinction jeudi 22 mai 2023. - Photo Elodie Carreira

Agnès Ledig : « J’aimerais que cette Légion d’honneur me serve de porte-voix »

La romancière à succès a été décorée de la Légion d’honneur, jeudi 25 mai, par l’écrivain Daniel Picouly. La distinction s’est déroulée dans le jardin de Berchigranges, sur les crêtes vosgiennes.

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Par Elodie Carreira au jardin de Berchigranges ,Vosges
Créé le 26.05.2023 à 16h10 ,
Mis à jour le 31.05.2023 à 14h50

Cheveux courts et robe à fleurs, Agnès Ledig rayonne. « Ça me fait si plaisir de vous accueillir dans cet endroit magique », lance-t-elle. Son sourire généreux rivalise avec l’éclat du soleil. Avec sa Légion d'honneur aussi, qu’elle reçoit, ce jeudi 25 mai, des mains de l’écrivain Daniel Picouly. Nommée le 1er janvier 2021 en tant que chevalier de la Légion d'honneur, Agnès Ledig n’a pas tout de suite réalisé : « Je l’ai compris quand les gens me félicitaient plus qu’ils ne me souhaitaient la bonne année. » Deux ans plus tard, elle est enfin prête à recevoir sa distinction au milieu des fleurs sauvages du jardin de Berchigranges, sur les terres vosgiennes où elle est venue s’installer.  

« Chevalière imbécile en baskets »

« J’ai cherché le féminin de chevalier, mais chevalière n’est encore qu’une bague. C’est pourquoi je vous propose de m’appeler : chevalière imbécile en baskets », suggère Agnès Ledig au milieu d’un discours aussi authentique qu’émouvant. Les remerciements pleuvent. L’autrice a une pensée pour tous et pour tout. De la « solidarité sociale permise par la République » à la reconnaissance de « ces gens qui méritent cette médaille plus que moi », en passant par ses proches, ses piliers de l’édition, ou encore l’association Terre de Liens. Puis d’ajouter : « Je reçois la légion d’honneur en baskets, ce qui n’est pas pour me déplaire, mais j’aimerais que cette décoration me serve de porte-voix. »

Un phénomène de la littérature française populaire

Sage-femme pendant vingt-six ans, Agnès Ledig tombe dans l’écriture en 2005, après la disparition soudaine et brutale de son fils cadet. Son premier roman, Marie d’en haut (Nouveaux Auteurs, 2011), connaît un succès fulgurant et reçoit le « Coup de cœur des lectrices » du prix Femme Actuelle. Deux ans plus tard, Juste avant le bonheur (Albin Michel) reçoit le prix Maisons de la presse et gagne le cœur des Français, avec 150 000 exemplaires grand format et près de 550 000 poches de chez Pocket vendus, d’après les données de GFK. S’ensuit une parenthèse chez Flammarion (Se le dire enfin ; La toute petite reine), avant le retour à Albin Michel, en février dernier, pour Un abri de fortune, aux côtés de la directrice de la maison, Anna Pavlowitch.

Le récit se déroule dans les Vosges, au contact de ce vivant si cher à l’autrice. C’est là qu’elle puise son inspiration, avant de distiller dans ses productions ce qu’elle apprend des ancolies et des plantes himalayennes, voulant, par ces détours « montrer que l’humain fait partie d’un système dont il n’est qu’un élément ».

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