Les 16 et 17 mai, 800 librairies, dont 40 en Belgique, offriront 100 000 BD issues d’une sélection de huit titres allant des classiques revisités tels Alix senator aux nouveautés comme Débordée, moi ? Plus jamais !, en passant par la jeunesse avec Louca.
Lancée l’an dernier par les éditeurs Jungle, Casterman, Dargaud, Dupuis, Fluide glacial, Grand Angle et Le Lombard, rejoints cette année par Urban Comics, l’opération 48 heures BD invite lecteurs et non-lecteurs à se rendre en librairie pour récupérer gratuitement, et sans obligation d’achat, une des huit BD imprimées chacune à 12 500 exemplaires.
"L’objectif est de toucher un large public, explique Moïse Kissous, directeur de Jungle. Sachant qu’un Français sur trois seulement lit de la BD, nous voulons faire découvrir la diversité de l’offre. Pour le libraire, c’est aussi une occasion de recruter de nouveaux clients." Soutenue par une importante communication émanant à la fois des éditeurs (partenariats avec les médias, site dédié 48hBD.com, affiches…) et des librairies (réseaux sociaux…), l’opération suscite un fort afflux de clientèle en magasin.
Selon une enquête réalisée par les organisateurs après la première édition, "60 % des gens venus en librairie ces jours-là n’y seraient pas allés sans l’opération". Il reste que les achats ne suivent pas forcément. "Les gens se sont déplacés uniquement pour la BD", résume Eva Nonclercq (Marbot à Périgueux), qui se rappelle que la librairie a été "dévalisée en une demi-journée".
"Nous avons vu beaucoup de personnes que nous ne connaissions pas. La plupart ont demandé la BD gratuite et sont reparties aussi sec. Toutefois, quelques-unes sont revenues par la suite, ayant découvert que nous vendions des BD même si nous avons une image littéraire", observe Bruno Moulary (Le Cadran lunaire à Mâcon).
Relativisant le scepticisme des libraires sur l’impact commercial de l’événement, l’enquête des organisateurs évalue à 28 % la part des visiteurs qui ont décidé, une fois en magasin, d’acheter un ouvrage, en particulier une BD. En outre, elle révèle que les libraires ayant accompagné l’opération par une animation (dédicaces…) évaluent plus positivement son impact sur leur chiffre d’affaires.
Au global, en tout cas, une grande majorité d’entre eux apprécie l’événement. "C’est une occasion de montrer que la librairie sait se rendre attractive", observe Nathalie Servain (Les Guetteurs de vent à Paris). D’ailleurs, les libraires n’ont pas rechigné à accepter la contribution qui leur est demandée cette année, contrairement à l’an passé, de 5 euros par carton de 40 livres pour participer à la distribution assurée par Flammarion-UD.