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43 gravures du XVIe et XVIIe et 21 cartes anciennes volées à la BnF

Site Richelieu de la BNF

43 gravures du XVIe et XVIIe et 21 cartes anciennes volées à la BnF

Un agent de la BnF a avoué avoir volé 43 gravures reproduisant des oeuvres du peintre flamand Bruegel l'Ancien. Elles ont été découpées au cutter dans un fascicule de 130 éléments conservé dans les magasins du site Richelieu (IIe arrondissement de Paris), actuellement en travaux. Vingt-et-un atlas ont aussi été dérobés.

Par Emmanuelle Bour
Créé le 23.07.2015 à 20h41 ,
Mis à jour le 24.07.2015 à 17h11

Un article du Canard Enchaîné daté du mercredi 22 juillet et confirmé par la Bibliothèquen nationale de France (BnF) a révélé le vol de 43 gravures du XVIe et XVIIe siècle et de 21 atlas. Le vol des gravures a été constaté en février, lorsqu'un lecteur avait demandé à consulter le fascicule. Après vérification, la BnF a déposé plainte le 13 mars auprès de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et signalé ensuite les disparitions à la commission sécurité du Consortium européen des bibliothèques de recherche (CERL), activant les réseaux professionnels (institutions, maisons de vente ou librairies).

L'agent cambrioleur, identifié par la Brigade de répression du banditisme (BRB) a été arrêté le 3 juillet dernier, après avoir reconnu les faits. Il travaillait dans les magasins de la BnF. Mis en examen, son domicile a été placé sous scellés pour tenter de récupérer les gravures restantes. La BRB a pu l'identifier grâce à un marchand hollandais qui lui avait acheté vingt gravures, et les avait lui-même revendues à un acheteur belge, qui a prévenu la BnF après signalement des gravures disparues.

Les gravures volées sont des reproductions de dessins du peintre flamand Pieter Bruegel, dit l'Ancien ou bien s'en inspirent. "Beaucoup d'entre elles sont anonymes, ou signées par des auteurs méconnus" explique la BnF. La valeur de ces gravures est estimée entre 3 000 et 4 000€ selon la BnF et "jusqu'à une centaine de milliers d'euros" (pour un vrai Bruegel) selon un agent du Renseignement douanier cité par le Canard Enchaîné

En mai, la BnF a aussi porté plainte auprès de la BRB après avoir constaté la disparition de 21 atlas des XVIe et XVIIe siècles. "Ils se trouvaient dans un magasin contigu, du fait des travaux, à celui des gravures" a expliqué à Livres Hebdo Sylviane Tarsot-Gillery, la directrice générale de la BnF. Les documents font partie d'un département comportant 14 millions d'estampes, parmi les 40 millions de documents du site Richelieu de la BnF. 
 
Deux enquêtes distinctes

"Les deux enquêtes sont dissociées, continue Mme Tarsot-Gillery. En 2012, nous avions déjà porté plainte après avoir constaté la disparition d'une dizaine d'atlas. Mais la BRB n'a pas retenu notre plainte, faute de précisions à apporter : nous ne savions pas de quand dataient ces vols, nous savions seulement qu'en 2012, certains atlas avaient disparus. Quand, en mai 2015, nous avons découvert qu'une autre dizaine d'atlas avaient été volés, la BRB a bien voulu que nous portions une plainte groupée pour le vol de nos atlas, y compris ceux dont la disparition a été actée en 2012."
 
Le vol des gravures et celui des atlas sont donc deux affaires différentes. "Ne serait-ce que pour la méthode: les gravures ont été découpées au cutter, tandis que pour les atlas, ce sont les ouvrages entiers qui ont été volés" précise la directrice de la BnF. Selon elle, les atlas "valent plus cher que les gravures, justement parce qu'il s'agit d'ouvrages entiers. Mais leur valeur, même si elle est certaine, est difficule à estimer. Il n'y a pas beaucoup de transactions de ventes pour ce types d'ouvrages".
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

En attendant la suite des enquêtes, dont Sylviane Tarsot-Gillery estime l'avancement "très encourageant car très rapide", la sécurité de l'accès aux magasins a été renforcée par des caméras supplémentaires et un contrôle accru du personnel.
 
En juin, la British Library avait organisé un colloque international sur le sujet des vols dans les bibliothèques patrimoniales dans le monde. Le directeur des collections de la BnF, Denis Bruckmann, y avait assisté. "Nous sommes plusieurs à constater la recrudescence des vols dans nos bibliothèques, explique Sylviane Tarsot-Gillery. Ça s'est sans doute intensifié en raison de l'évolution du marché de l'ancien", avance-t-elle.

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