L'organisation en parallèle de la conférence TOC (« Tools of Change ») n'a pas empêché quelque 350 responsables des droits de l'édition et agents de 49 pays, dont 12 Français, de participer, mardi 13 octobre à Francfort, à leur 23e séminaire organisé sur un thème proche par la Foire internationale, en avant-première de la manifestation.
Consacré pour la troisième année consécutive aux enjeux numériques, le séminaire proposait d'« atteindre une cible mouvante, faire de l'argent avec des contenus numériques », avec des interventions méthodologiques et des expériences concrètes. « En 2007, on agitait tout juste l'idée de l'e-book ; en 2008 il existait et, en 2009, le paysage a déjà considérablement évolué », constatait en introduction Evan Schnittman, vice-président chargé du développement à Oxford University Press, qui présidait la réunion.
"il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs et de perdre un peu d'argent "
Pour David Roth-Ey en tout cas, dans ce domaine, « il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs et de perdre un peu d'argent ». Le directeur du développement numérique d'HarperCollins UK a insisté sur les questions que doivent selon lui se poser les éditeurs souhaitant développer leur activité digitale : quelle stratégie ? quels droits détient-on et sur quels territoires ? quels prix pour les livres numériques ? quel système de contrôle des droits (DRM) ? faut-il privilégier le licensing ou de nouvelles formes d'édition ?
Directeur associé des cessions de droits chez Wiley-Blackwell (Grande-Bretagne), Duncan Campbell a décrit la transformation de l'édition universitaire, scientifique, technique et médicale, du solide au virtuel, autour d'une série de nouveaux modèles économiques. Des représentants d'Amazon et de Google ont présenté leur stratégie respective, autour du lecteur numérique Kindle pour le premier, du programme Google Book Search pour le second.
A partir de l'expérience de l'éditeur allemand de documentaires pour la jeunesse et de matériel pédagogique, Tessloff Verlag, Thomas Seng s'est intéressé aux types de contenus susceptibles de migrer vers des jeux et des produits numériques, tandis que sa compatriote Annette Beetz (Gräfe und Unzer Verlag) s'interrogeait de même sur les contenus présentant le meilleur potentiel pour une exploitation sur téléphone mobile.
Enfin Zhou Hongli, directeur des droits de Shanda literature limited (SDL) a présenté l'étonnante expérience de cette société chinoise leader de l'édition numérique avec un modèle économique en rupture avec l'édition traditionnelle (voir Livres Hebdo n° 792, du 9.10.09, p. 77).