Avec plus 600 000 exemplaires de Soumission (Flammarion, 2015) en grand format, Michel Houellebecq détrône le roi des meilleures ventes, Marc Levy, dont le Elle et lui atteint 390 000 exemplaires à la même période (GFK). Si ce dernier reprend l'avantage en poche, la parution de Sérotonine devrait faire redémarrer les ventes en petit format. J'ai lu s'y est d'ailleurs préparé en réimprimant son fonds à 100 000 exemplaires comprenant une version luxe de La carte et le territoire (2 janvier), Goncourt 2010 vendu à plus de 760 000 exemplaires contre environ 500 000 pour l'Interallié 2005, La possibilité d'une île (Fayard). Au final, près de 2 millions d'exemplaires de ses trois derniers romans se sont écoulés dans les différents circuits de vente, sans compter les ventes à l'étranger, où Houellebecq fait un tabac (voir p. 30), témoignant de la diversité de son lectorat. Même sa poésie suscite l'engouement des lecteurs, avec 20 000 exemplaires écoulés de Configuration du dernier rivage (2013).

On est bien loin du succès d'estime qu'avait connu l'auteur chez Maurice Nadeau pour son premier roman, Extension du domaine de la lutte. Depuis, la stratégie promotionnelle de ses éditeurs, Flammarion et Fayard, le matraquage médiatique comme les polémiques ont fait soupçonner que le succès de l'auteur était un phénomène plus marketing que littéraire.

Dénoncé comme une entrée des mœurs footballistiques dans la sphère littéraire, son transfert de Flammarion à Fayard en 2005, négocié, selon les rumeurs, à 1,5 million d'euros par son agent François Samuelson (Intertalent), fait d'autant plus scandale que l'auteur se prête à une mise en scène sidérante. A l'occasion d'un séminaire d'entreprise, Arnaud Lagardère brandit sur scène « son » nouvel auteur qui, prenant le micro, dit simplement : « Je suis content, j'aime les grands groupes. » P. L.

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