Plus de 120 000 accros, familiers à cet univers pour la plupart, se sont pressés durant les quatre jours de manifestation aux divers concerts de « J pop », démonstration de sport de combat, grande compétition de jeux vidéos, quiz et concours de dessins, cours de japonais, projections de films ou sur les stands d'éditeurs pour décrocher une dédicace des nombreuses stars du 9e art.
Dans les 70 000 m2 dédié au manga et à la pop culture japonaise, un Naruto à la combinaison orange et aux cheveux jaunes accompagnée d'une petite soubrette japonaise engoncée dans un serre taille se pressent pour assister au concours de « cosplay » - contraction des mots costume et playing, désignant une compétition de déguisements. Un peu plus loin, une lycéenne en blouse d'infirmière ouverte avec juste un bandage sur la poitrine, quelques plaies ensanglantées et des menottes offrait des « free hugs » (câlins gratuits) comme l'indiquait la pancarte à sa main. Une autre tenant en laisse son jeune ami regardait un livre d'un groupe de pop japonaise sur le stand de la radio Le Mouv'. Le manga a ses codes, ses coutumes, ses références qui surprend le profane débarquant à la 9e édition de Japan Expo, qui s'est tenue du 3 au 6 juillet au Parc des expositions de Villepinte.
Sur le stand Kana, immanquable avec son Naruto géant de près de 10 mètres, Dorothée venue dédicacer Les années Dorothée a créé l'émeute. Plus calme mais tout aussi fréquenté, celui de l'éditeur japonais de Naruto, Shueisha , proposait une exposition pour les 40 ans de l'hebdomadaire Shônen Jump ainsi que des démonstrations de BD sur téléphone mobile. Il y en avait pour tous les goûts puisqu'un espace dédié aux jeux de rôles avait été créé cette année.
En fait, Japan Expo ressemble plus à une convention de fans, au sens américain, qu'à un salon comme ils sont organisés en Europe. Le marchandising y est roi et les visiteurs consomment. 'Le panier moyen est de 237 euros', a déclaré Cyril Grillon, le directeur de la Sefa, à l'AFP.
Plusieurs prix ont été remis lors de la manifestation.
L'association des critiques et journalistes de bande dessinée a décerné le Prix Asie-ACBD 2008 au Visiteur du Sud, le journal de Monsieur Oh en Corée du Nord par Oh Yeong Jin aux éditions Flblb.
Quant aux Japan Expo Awards 2008, ils ont distingué : 20th Century Boys de Naoki Urasawa (Panini Comics) pour le Grand Prix, Je ne suis pas un ange d'Aï Yazawa (Delcourt) pour le prix Meilleur Shôjo, One Piece d'Eiichiro Oda (Glénat) pour le prix Meilleur Shônen, Übel Blatt d'Etorouji Shiono (Ki-Oon) pour le prix Meilleur Seinen, Le jeu du chat et de la souris par Setona Mizushiro (Asuka) pour le prix Meilleur Moriawase, Eye Shield 21 de Yusuke Murata et Riichiro Inagaki (Glénat) pour le nouveau prix public Virgin.